Les Algériens résidant en France (plus de 800 000) commenceront à voter aujourd'hui jusqu'à jeudi pour élire parmi les 40 listes en lice (23 pour la zone 1 nord et 18 listes pour la zone sud 2) les députés (2 pour chaque zone) qui les représenteront à la prochaine Assemblée nationale. Une élection laissant pointer un scepticisme quant au taux de participation des électeurs et précédée d'une campagne terne, sans engouement. Paris. De notre correspondante Les marchés, les cafés et autres lieux de regroupement de la communauté, les réseaux associatifs, les abords des consulats, les médias communautaires et locaux ont été les supports des messages et programmes des candidats des 41 listes des deux zones (23 listes partisanes pour la zone nord et 18 listes, dont une liste citoyenne dans la zone sud). Pour leur part, les responsables consulaires ont multiplié les déplacements dans leurs circonscriptions respectives pour informer et sensibiliser les électeurs à se rendre dans les bureaux de vote mis à leur disposition. Selon les modalités réglementaires nationales, les consulats ont pour charge d'organisation le vote qui commencera ce matin à 8h et qui devra durer jusqu'à 22h, et ce, jusqu'à jeudi. La fermeture des bureaux de vote a été repoussée à 22h, d'une part pour compenser les deux journées (samedi et dimanche) habituellement ouverts au vote, mais cette année, en raison du 2e tour de la présidentielle française, le week-end a été amputé. Cela changera-t-il quelque chose en matière d'affluence des électeurs dans les centres de vote ? Quand bien même les responsables consulaires déclarent être fins prêts à accueillir les électeurs, ces derniers répondront-ils nombreux au rendez-vous. A voir. L'abstention risque de battre des records, c'est la crainte de l'administration et des candidats. Nombreuses similitudes et convergences A l'examen des programmes des candidats, dont nous avons eu à prendre connaissance, ressortent de nombreuses similitudes dans leurs engagements et propositions en direction des ressortissants nationaux résidant en France, ainsi que dans les diagnostics que les uns et les autres font des manques, insuffisances et carences. Voici un inventaire non exhaustif des propositions et des engagements qui reviennent le plus dans les programmes des candidats : création d'une permanence électorale pour «être à l'écoute des concitoyens» ; faciliter l'accès à la propriété immobilière aux immigrés dans les mêmes conditions tarifaires que les locaux comme le suggère le MJD ; ouverture d'établissements bancaires algériens en France ; création d'une structure d'information économique destinée aux entrepreneurs et aux porteurs de projets ; rapatriement des corps à la charge de l'Etat. Ahd 54, par exemple, propose pour le financement de cette opération une participation de 20 euros sous forme de timbre à chaque renouvellement du passeport ; renforcer l'Accord franco-algérien de 1968 pour préserver les intérêts des ressortissants algériens ; agir pour lever tous les obstacles politiques, bureaucratiques et juridiques à l'investissement et au transfert de compétence, par des formations et à travers des échanges culturels et scientifiques signés entre l'Algérie et la France, comme s'y engage le FFS qui se demande «comment peut-on donc continuer à imposer aux Algériens de l'étranger qui souhaitent investir dans leur pays les mêmes dispositions qu'aux investisseurs étrangers ?» ou «comment peut-on exiger d'eux une équivalence pour des diplômes obtenus dans de grandes universités étrangères pour exercer en Algérie et mettre leurs compétences au service du pays et de son développement ?» ; ou encore «militer pour amender la disposition de la loi imposant aux investisseurs algériens résidant à l'étranger, de se soumettre au taux du 49/51 dans tout projet d'investissement en Algérie» ; ou encore «plaider pour l'application et la mise en œuvre du décret présidentiel portant constitution du conseil consultatif de la communauté établie à l'étranger» ou «soutenir la création d'une agence de développement économique pour encourager l'investissement de la communauté en Algérie» comme s'y engage l'Union des forces démocratiques et sociales El Ittahad (UFDS) ; redynamiser davantage le rôle de la communauté algérienne dans le développement du pays à travers l'investissement et le partenariat entre les Algériens des deux rives ; conjuguer les efforts du tissu associatif algérien, des institutions diplomatiques et des différents partenaires pour servir la communauté algérienne, selon Algérie verte ; négociations pour la mise en place de tarifs abordables et permanents pour les voyages vers l'Algérie, ouverture de vols low-coast ; demande d'un quota de recrutement d'immigrés pour les entreprises françaises qui travaillent sur des marchés algériens, propose le PNSD ; un médiateur de la République mandaté pour régler les problèmes que peut rencontrer la communauté algérienne établie à l'étranger auprès de l'administration algérienne (consulats, ambassade...). Encourager et fédérer le milieu associatif (culturel, intellectuel, lobbying…) et lui offrir une tribune pour exprimer ses idées, promouvoir et mettre en œuvre ses actions ; défendre les intérêts des Algériens auprès des autorités et institutions françaises et contre tout préjudice à caractère racial/identitaire, religieux ou discriminatoire ; des «Maisons de l'Algérie» seront créées au niveau des grandes régions françaises à forte présence de notre communauté, selon Jil Jadid ; l'initiation et l'encouragement de projets créateurs d'emplois pour les jeunes dans les secteurs à fort potentiel, notamment ceux des hydrocarbures et du tourisme ; la création d'un ministère, à part entière, chargé de la communauté ; réformer les circonscriptions électorales de l'étranger ; aligner les circonscriptions électorales de l'étranger sur celles de l'Algérie (un député pour 80 000 habitants environ) ; propose la Liste citoyenne de la zone sud.