C'est à l'auditorium Dr Mostefa Bendali-Amor de la faculté de médecine, sise au Chalet des Pins, que se sont déroulés ce vendredi les travaux du congrès médical commun de la société algérienne d'urodynamique (SALUDPP), de la société de chirurgie urologique (SACU) et de l'association des urologues de Constantine (ASUR). Organisée en étroite collaboration avec la faculté de médecine, cette rencontre s'est étalée sur deux jours. Elle a été l'occasion pour une pléiade de professeurs, médecins et spécialistes venus des différents CHU, centres de soins, cliniques et laboratoires du pays ainsi que des participants français, marocains et tunisiens de débattre à travers une cinquantaine de communications les thèmes sur le cancer de la prostate, l'urodynamique en pratique clinique et les algies pelviennes chroniques. Le professeur Abderrezak Dahdouh, chef du service d'urologie à l'EHS Daksi et président du congrès, justifiera le choix des trois thématiques proposées, par leur importance fondamentale par rapport à leur actualité et leur intérêt particulier. A propos du cancer de la prostate, le Pr. A. Dahdouh soulignera au cours de son intervention que celui-ci est le premier cancer qui atteint les hommes après 50 ans, et qu'il a de ce fait bénéficié de beaucoup de progrès diagnostiques et thérapeutiques en faisant l'objet de plus de 20 % des programmes scientifiques des congrès médicaux internationaux d'urologie. «Son incidence en Algérie est en perpétuelle augmentation, posant ainsi un véritable problème de santé publique d'autant plus que l'espérance de vie des Algériens dépasse actuellement les 76 ans. Si dans les pays industrialisés les formes localisées représentent 90% des cas, dans notre pays, hélas, l'urologie accuse un retard considérable. Les formes métastasiques et localement avancées du cancer de la prostate sont de loin les plus fréquentes.» Outre le fait qu'il ait confirmé l'échange des points de vue et d'expérience entre spécialistes de cette discipline médicale, ce congrès a également permis aux participants de relever les contraintes qui retardent l'essor de la discipline et pèsent de par les incidences multiples sur la santé publique, et sur la mise en place d'une politique efficace de prise en charge de ces pathologies. A ce titre, l'ensemble de la communauté scientifique rassemblée à cette occasion, a soulevé les difficultés liées notamment à l'indisponibilité et à l'inadaptation des traitements à proposer aux patients, l'insuffisance dans la formation initiale du praticien dans ce domaine mais aussi le décalage existant par rapport aux développements actuels sur le plan diagnostique et thérapeutique. Pour juguler les conséquences et réduire l'impact de ces maladies sur la population algérienne, le Pr. A. Dahdouh préconise d' «unir les efforts de tous les professionnels de la santé pour faire aboutir et admettre aux instances concernées l'urgence d'une prise en charge convenable des citoyens souffrant de ce genre de handicap». «Il s'agit, pour nous, ajoutera-il, d'une responsabilité éthique et citoyenne».