La FIFA et l'International Football Association Bord (IFAB) vont introduire une révolution capitale dans le football. Le 2 juillet prochain à Kiev, en Ukraine, quelques heures après la finale de l'Euro 2012, l'IFAB se réunira pour dire si ou non elle autorise l'introduction de l'assistance technologique dans le football. Farouche opposant à cette option, le président de l'Union européenne de football association (UEFA), Michel Platini, veut encore croire que l'IFAB ne succombera pas aux sirènes de la FIFA. Mais, a priori, les jeux semblent faits. Le 2 juillet, ils seront huit (8) membres autour de la table pour trancher sur cette question. Forte de son contingent (4 membres) dans le groupe, la FIFA a la quasi-certitude que c'est son projet qui passera. Il lui suffira de rallier 2 voix supplémentaires parmi celles du quatuor britannique qui forme l'IFAB depuis 1886, à savoir les fédérations anglaise, écossaise, galloises et nord- irlandaise. Pour que le changement soit effectif, il faut à ses promoteurs réunir 6 voix sur 8. Le président de la FIFA, Joseph Sepp Blatter, s'est attaqué à ce projet depuis le match Allemagne-Angleterre en Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud. Le but refusé à Frank Lampard (Angleterre), alors que le ballon avait franchi la ligne de but du gardien allemand, avait fait perdre le sommeil au Suisse. Ce soir là, le président de la FIFK aurait dit à ses proches «plus jamais une telle erreur ne se reproduira si on veut préserver l'image et la crédibilité du football». Depuis, il s'est complément investi dans cette affaire. Le Français et président de l'UEFA, Michel Platini, a tenté de le contrer en ajoutant deux arbitres supplémentaires par match. Ces derniers se tiennent devant la cage, sur le côté, et signalent à l'arbitre directeur toute faute. Lorsqu'il a appris que l'IFAB se réunira le 2 juillet 2012 pour cautionner la démarche du président de la FIFA, le patron du football européen et ancien capitaine et sélectionneur de l'équipe de France a affirmé : «Les choix de l'UEFA en matière d'arbitrage et surtout le rajout de deux arbitres par match a démontré le bien fondé de la démarche initiée par l'UEFA. La preuve, ajoute-t-il, l'expulsion de John Terry lors de Barcelone-Chelsea, demi-finale retour de la ligue des champions, est intervenue après qu'un des deux arbitres supplémentaires a signalé la faute du défenseur anglais. C'est dire combien cette option est très fiable.» Il prêche dans le désert. L'IFAB s'est rallié à la volonté de Joseph Sepp Blatter de révolutionner le football en matière d'arbitrage. La FIFA a déjà sélectionné deux sociétés pour la mise en œuvre du projet d'assistance technologique sur la ligne de but et le ballon. Ces deux heureuses élues ont montré leur grand savoir faire pendant les tests de sélection auxquels ont pris part de nombreuses sociétés concurrentes. En fin de compte, la FIFA a retenu GoalRef (Allemande) et Hawk-eye (Angleterre). GoalRef propose une technologie de pointe avec une puce dans le ballon et des capteurs installés sur la barre transversale et les deux montants. Hawk-eye «œil de faucon» propose la même technologie. Les deux modèles garantissent qu'à chaque fois que le ballon dépassera la ligne, il y aura un signal pour aider l'arbitre à valider le but. Les ultimes essais ont débuté le 10 mai dernier sur le stade Southampton (Angleterre) et vont se poursuivre jusqu'à la fin du mois. Mercredi prochain, les membres de l'IFAB assisteront à un match officiel de division inférieure anglaise qui se jouera «sous les yeux des appareils technologiques». Les procédés proposés ont déjà fait leurs preuves dans deux autres sports, à savoir le tennis et le cricket. Si le 2 juillet, l'IFAB donne son feu vert pour l'introduction de l'assistance technologique dans le football, une page de l'histoire, de plus d'un siècle, de ce Board sera tournée. Cette instance, très conservatrice, a toujours refusé de remettre en cause la minière de gérer les lois fondamentales du jeu et plus particulièrement celles liées à l'arbitrage. Il faut croire que le président de la FIFA a su trouver les «arguments convaincants» pour faire «évoluer» l'IFAB. Ce n'est pas un mince exploit.