Le bureau politique du Parti des travailleurs a tenu, hier, sa première session ordinaire après les élections législatives du 10 mai. Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT, a qualifié, une fois de plus, les résultats du scrutin de «provocation énorme contre la majorité du peuple, ceux qui ont voté comme ceux qui se sont abstenus», car ne correspondant en rien à la volonté populaire telle qu'elle s'est exprimée durant la campagne électorale et le jour du vote. La patronne du PT est persuadée que les résultats du scrutin ont été modifiés au profit du FLN qui a remporté 220 sièges, estimant que ce score est «irréel». Les résultats des législatives du 10 mai, a-t-elle dit, sont «fabriqués», affirmant que le principal objectif de cette «fraude» est de «sauver le FLN d'une éventuelle scission». L'administration, explique Mme Hanoune, a procédé à un sauvetage artificiel du FLN. «Au moment où la solidarité et la stabilité régnaient au sein du FLN, il n'avait jamais enregistré un tel score ; aujourd'hui, alors qu'il passe par la crise la plus difficile de son histoire, caractérisée par les dissidences qui le secouent, ils remportent 220 sièges, battant ainsi tous les records. Ce n'est pas normal !», s'est-elle indignée à l'ouverture de la session, dont les travaux se sont déroulés par la suite à huis clos. La leader du PT récuse catégoriquement l'argument avancé par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, concernant le vote-refuge : «Il n'y a pas eu de vote-refuge, il y a eu une fraude massive !» Le parti pris de l'administration avec le vieux parti, vise selon Mme Hanoune, à maintenir le statu quo. La «part» du FLN sera exploitée lors du vote de la nouvelle Constitution en vue de permettre à celui-ci de constituer les deux tiers de l'Assemblée et de «verrouiller le jeu», a-t-elle affirmé, rejetant les propos selon lesquels l'objectif de ces résultats est de «barrer la route aux islamistes». Pour le PT, les prétextes avancés, concernant la montée du courant islamiste, sont «infondés». Mme Hanoune persiste et signe ; les partis islamistes en Algérie n'ont aucun poids politique. Et de rappeler que le PST est le plus grand perdant dans ce scrutin, alors que le PT demeure un parti authentique, contrairement aux formations politiques conjoncturelles. En matière d'acquis, elle reconnaît que son parti n'a perdu aucune voix et aucun siège. Par ailleurs, Mme Hanoune a réitéré la nécessité de constituer des comités populaires comme seule alternative, impliquant les citoyens dans la vie politique, pour trouver une issue à leurs préoccupations. «Les citoyens sont conscients de la fragilité et de la précarité de la situation», a-t-elle regretté, estimant qu'il est temps de déjouer toute tentative préjudiciable au citoyen.