Il a été au four et au moulin, le bouillonnant président de l'Entente, Hacen Hamar, qui revient sur les péripéties d'une saison mouvementée et fertile à la fois, maintient sa décision de quitter le club sur deux bonnes notes… - A qui et à quoi attribuez-vous cette réussite ? Pour que les choses soient claires, notre doublé n'est pas le fruit d'un concours de circonstances. C'est le résultat du sérieux et de la persévérance d'un groupe bien encadré par un grand coach. Comme l'appétit vient en mangeant, le groupe, qui n'a pas été attendu, a fait son bonhomme de chemin calmement et sans faire de bruit. Geiger, qui a impliqué les anciens a par ailleurs trouvé les mots et la méthode pour motiver et transcender ses troupes. Gagner 16 rencontres, dont 5 à l'extérieur, et marquer 53 buts est le propre d'un champion, qui a en outre pu damer le pion au grand CRB au 5 Juillet, pour le compte de la finale de la Coupe d'Algérie qui fera date.
- Avec un groupe remodelé, des problèmes financiers et des frictions au sein du club, ne pensez-vous pas que l'Entente a cultivé cette année les paradoxes ? Nous n'avons cultivé aucun paradoxe, sachant que mis à part un seul club que tout le monde connaît, tous les autres ont été confrontés à des problèmes financiers. Les frictions existent partout, et les exemples ne manquent pas. Concernant le volet sportif, les joueurs, qui ont été jugés prématurément, ont, non seulement relevé le défi, mais aussi pris une revanche sur le sort.
- Ne pensez-vous pas que l'effet de surprise a joué en faveur de l'Entente ? Ce paramètre fait partie du jeu. Ce n'est pas l'effet de surprise qui a joué en notre faveur. C'est le travail du coach, des joueurs et l'indéfectible soutien de notre merveilleux public et les coups bas de nos détracteurs qui ont fait que l'Entente, nouvelle version, décroche un historique doublé. Je profite de cette opportunité pour rendre hommage au wali, au P/APC, au DJS et à nos sponsors, Djezzy et Safcer, ainsi qu'aux opérateurs économiques, qui n'ont ménagé aucun effort pour venir en aide à l'équipe.
- Peut-on connaître l'identité de ces détracteurs ? Ce sont les gens qui ont enterré cette équipe avant même le début de la compétition. Ils se reconnaîtront … Je ne vais pas leur faire de la pub. Je dois par ailleurs mettre en exergue le rôle joué par Seklouli, Larbaoui et Salhi qui n'ont pas tourné le dos au club durant le pénible mois d'avril.
- Maintenez-vous votre décision de passer le témoin à l'issue du dernier match de championnat ? Ma décision est irrévocable. Je suis heureux pour le club, la ville et toute la région de Sétif qui vient de renouer avec la joie et le bonheur ,mais je ne peux continuer, d'autant plus que je viens de vivre une saison cauchemardesque. Dieu merci, les coups bas n'ont été d'aucun effet. En s'attaquant à ma personne, ils ont voulu casser l'Entente qui fait les joueurs et dirigeants.
- Le club sera livré à lui-même, non ? Désolé, je ne suis pas un adepte de la terre brûlée. Je ne quitterai le club qu'avec le sentiment du devoir accompli. Comme promis, je dois finaliser avec Geiger, qui aura carte blanche pour les libérations et recrutements. Je dois en outre régler la situation financière des joueurs et finaliser avec les 4 ou 5 joueurs demandés par le coach. Tout ce travail se fera en collaboration et concertation avec Serrar, qui demeure l'élément important dans l'équation.
- En parlant de Serrar, le courant est, paraît-il rompu entre vous ? Ce n'est facile pour personne de revoir à la baisse aussi facilement les objectifs du club qui est resté aux devants de la scène des années durant. Ce n'est pas non plus évident de gérer un club empêtré dans une crise financière aiguë. Ces deux paramètres ont influé sur nos rapports qui se sont caractérisés par des divergences, sans plus.
- La Ligue de football professionnel n'a pas échappé à vos critiques ? Il ne faut pas se voiler la face, la ligue a fait dans les deux poids deux mesures. L'Entente a été la principale victime de la programmation de la ligue, qui s'est distinguée dernièrement par des domiciliations, des reports et des décalages de rencontres n'obéissant à aucune logique. Trouvez-vous normal que la ligue ne nous remette pas le sacre à Bologhine ? Si elle a pris une telle décision, c'est qu'elle se reproche quelque chose.
- Que pouvez-vous dire des dépenses, du stage d'intersaison, de votre équipementier, de Djabou et de la prime du sacre ? Comparativement à la saison écoulée, durant laquelle nous avons dépensé 800 millions de dinars, cette année le club ne déboursera pas plus de 300 millions de dinars. La politique d'austérité a été préconisée par Serrar, qui a en outre décidé d'investir dans les joueurs des divisions inférieures. La démarche a été fructueuse. L'espagnol «Joma» est notre équipementier jusqu'en 2015. Djabou, qui n'a plus rien à prouver en Algérie, doit embrasser une carrière en Europe. Concernant le montant de la prime du titre, la question est du ressort du conseil d'administration. Je voudrais par ailleurs aborder la prime octroyée par la fédération au champion, qui ne reçoit que 10 millions de dinars. Ce n'est pas avec un tel pactole qu'on devrait récompenser un champion qui a trimé pendant 30 rounds…