Plusieurs localités ont connu une montée au créneau de leurs habitants, qui pour le logement, qui pour l'électricité, ou pour l'AEP… Après une accalmie de plusieurs semaines due aux élections législatives, les mouvements de protestation reprennent de plus belle à Biskra. Hier, dans la commune de Ouled Djellel, située à 100 km au sud-ouest du chef-lieu de wilaya, des dizaines de postulants au logement social se sont rassemblés devant le siège de l'APC pour réclamer l'affichage de la liste des bénéficiaires de 493 unités d'habitation qui, selon eux, «tardent à être distribuées». Excédés par les retards pris par les pouvoirs publics dans la finalisation de cette liste et la réponse du chef de l'exécutif municipal qui leur aurait demandé de patienter jusqu'au déroulement des examens du baccalauréat, les protestataires ont rappelé qu'ils attendent ces logements depuis 2002 et qu'ils n'accorderaient plus aucun délai aux responsables concernés pour le règlement de cette situation. Même scénario dans la commune d'El Hadjeb, située à 10 km à l'ouest de Biskra, où des habitants de Bordj Nous et de J'nen Tarfa ont organisé un rassemblement sur la RN46 pour dénoncer la situation misérable de leurs agglomérations respectives du fait de l'absence de l'eau potable et de l'électricité dans leurs foyers. Lors d'une rencontre avec des représentants des contestataires, le président de l'APC a expliqué qu'un nouveau forage avait été réalisé par les services de l'hydraulique mais que le système d'extraction des eaux, une pompe manuelle fonctionnant au mazout, était insuffisant pour couvrir les besoins des habitants. A propos du courant électrique, il a dit que cela ne dépendait pas de ses services tout en assurant les administrés, en colère, qu'une étude sectorielle était en voie de finalisation pour l'extension et le renforcement du réseau de distribution de l'électricité. A Lioua, commune phoenicicole se trouvant à 40 km de Biskra, et dont la sérénité légendaire est rompue depuis les tragiques événements ayant marqué les élections du 10 mai, un groupe important de citoyens ont assailli le siège de l'APC dès les premières heures de la journée. Décidés à en découdre avec le maire dont ils contestent les décisions et la gestion des affaires publiques, ils réclament une réunion générale du wali avec la société civile. «Afin que tous les griefs retenus contre les responsables locaux lui soient transmis de vive voix», ont clamé les manifestants souhaitant aussi que l'institution judiciaire traite les plaintes déposées contre des individus, accusés d'agression contre leurs opposants politiques, et que les conclusions des services de sécurité ayant enquêté sur les affaires de la commune soient divulguées.