Une trentaine de cadres du Front des forces socialistes (FFS), issus du conseil fédéral de Tizi Ouzou, se sont réunis, le week-end dernier, dans la daïra de Ouacifs pour dénoncer «l'attitude de l'actuelle direction nationale du parti». A cet effet, les participants ont appelé, à l'issue de la rencontre, à la tenue d'un conseil fédéral et national extraordinaire. A l'image de l'ex-candidat non élu à la députation pour la zone 1 en France, Samir Bouakouir, les frondeurs ont exhorté, également, à l'organisation d'une conférence nationale des cadres du parti. A ce propos, les participants ont estimé, dans un communiqué rendu public hier : «La situation générale est des plus paradoxales. Alors qu'au sommet se déroule le cérémonial d'installation des députés issus du scrutin du 10 mai, à la base les militants essayent de comprendre les enjeux d'une situation imprégnée de tractations et de négociations ténébreuses.» Sur le plan interne, les contestataires ont «dénoncé la gestion opaque des affaires du parti et condamnent l'attitude et les agissements de sa direction par l'usage éhonté qu'elle fait du message du président du FFS.» Ces cadres ajoutent : «L'incohérence du discours politique, le mutisme de la direction actuelle du parti devant les graves dérapages politiques du pouvoir, son silence complice face à la fraude devenue ‘scientifique' lors du scrutin du 10 mai sont à la mesure de son degré d'autonomie et de réflexion.» Réaffirmant leur attachement aux valeurs de leur parti, les militants et les cadres de Tizi Ouzou disent craindre que «cette attitude soit le prélude à une compromission du parti avec le pouvoir». Par ailleurs, ces membres du conseil fédéral de Tizi Ouzou ont exprimé leur soutien à Farid Khalef, ex-secrétaire fédéral de Béjaïa, qui a été écarté par la direction de son parti et remplacé par le député Khaled Tazaghart. Contacté par nos soins, le secrétaire fédéral de Tizi Ouzou, Farid Bouaziz, a assuré n'être pas au courant de cette réunion des membres du conseil fédéral de Tizi Ouzou.