L'exploitation complète des usines de dessalement de l'eau de mer permettra d'assurer 42% des besoins du pays en eau potable, a indiqué avant-hier le ministre de l'Hydraulique, Taha Derbal, lors de son intervention sur les ondes de la Radio nationale. En effet, le ministre a précisé à propos de l'entrée en service des cinq nouvelles stations, en sus de celles déjà opérationnelles, que cela augmenterait le taux de dépendance sur cette ressource non-conventionnelle de 20% actuellement à 42%. Cette initiative traduit, selon le ministre, «une volonté politique prospective visant à faire face aux défis du stress hydrique résultant des changements climatiques, et à satisfaire les besoins croissants induits par le développement économique et agricole du pays». Et d'ajouter, la réalisation des usines de dessalement contribuera à assurer l'approvisionnement en eau potable des villes côtières et des zones urbaines situées jusqu'à 150 km du littoral, d'autant plus que cette ressource n'est pas affectée par les variations climatiques. Ainsi, l'augmentation de la part de l'eau dessalée permettra d'orienter les ressources hydriques conventionnelles vers d'autres secteurs, à l'exemple de l'agriculture et du développement industriel, a-t-il ajouté rappelant que le taux de remplissage des barrages à l'échelle nationale est actuellement à 38,40%. Après la mise en service des stations de «Cap Blanc» à Oran et de «Fouka» à Tipasa, trois autres stations seront bientôt livrées à «Tighremt» (Béjaïa), «Cap Djinet» (Boumerdès) et «Koudiet Eddraouch» (El Tarf), avec une capacité de production de 300.000 m3/jour chacune, soit un total de 1,5 million m3/jour. Pour assurer la maintenance et la durabilité de ces installations stratégiques, des filières spécialisées ont été créées au niveau des universités des instituts, en coopération avec les différents opérateurs du secteur, selon le ministre. En ce qui concerne les stations de traitement des eaux usées, dont l'exploitation actuelle ne dépasse pas 10 %, le ministre a précisé que des travaux sont en cours pour les doter de systèmes de traitement tertiaire, ce qui permettrait d'atteindre un taux de purification maximal et de renforcer leur utilisation dans l'irrigation agricole. Le ministère vise à augmenter le taux d'exploitation de ces structures à 30 % d'ici la fin de l'année en cours. A l'approche du mois de Ramadhan, le ministre a affirmé que son secteur a pris des mesures proactives pour répondre à la demande croissante en eau pendant ce mois, en ajustant les horaires de distribution et en pompant des quantités supplémentaires des barrages. Abordant les tentatives de drainage systématique du barrage «Djorf Torba» à Béchar, le ministre a souligné que les autorités publiques ont pris plusieurs mesures pour faire face à cette situation, dont la réalisation du projet de transfert de «Boussir 1» pour alimenter la wilaya de Béchar en eau, récemment mis en service avec une capacité de production de 30.000 m3/jour. De même, il fait part du lancement prochain du projet de transfert de « Guatrani» (Béchar) qui assurera 80.000 m3/jour.