La présence des députés du FFS à la nouvelle APN, un sérieux gage de crédibilité Les prochains jours promettent beaucoup de surprises, selon Djamel Zenati, ancien cadre du FFS. Le Front des forces socialistes (FFS) rejoint la chambre basse du Parlement, après 10 ans d'absence, avec ses 27 députés. Cela fait dire cependant aux observateurs que désormais, la 7e législature porte désormais le label du chef charismatique du FFS, Hocine Aït Ahmed. Un sérieux gage de crédibilité pour une assemblée pourtant contestée. Mais qu'importe cette appréciation pour le plus vieux parti d'opposition puisque le résultat final du scrutin législatif a été reconnu avec satisfaction par le secrétaire national chargé de la communication, Chafaâ Bouaïche. «Le FFS enregistre avec satisfaction la décision du Conseil constitutionnel de donner une suite favorable à 6 des 10 recours introduits par le parti» a-t-il soutenu. Les résultats du Conseil constitutionnel ont, en effet, fait grimper le nombre des parlementaires du FFS de 21 à 27. Cependant, tout n'est pas blanc au FFS. La démarche de la direction du parti ne semble pas faire l'unanimité absolue. Des cadres et des militants du parti commencent à s'interroger. Ainsi, le candidat malheureux du FFS dans la zone1 Nord de la France, Samir Bouakouir, est sorti de sa réserve, il y a quelques jours, pour dénoncer le silence observé par son parti, pourtant réputé par ses positions envers le pouvoir en place. Pis encore, M.Bouakouir accuse son parti d'avoir procédé au marchandage avec le pouvoir. «Les marchandages actuels auxquels j'ai refusé de participer ne visent qu'à taire toute forme de contestation du scrutin», a-t-il souligné. De son côté, l'ancien député du FFS, en l'occurrence Djamel Zenati, a souligné dans une déclaration à L'Expression que «le scrutin législatif, qualifié de moment historique, s'est très vite révélé une vulgaire course aux sièges. L'attribution des titres s'est faite selon le degré de soumission et de compromission». Et de poursuivre: «Jamais la politique n'a atteint un tel niveau de discrédit.» Selon lui, les prochains jours promettent beaucoup de surprises. Car, explique-t-il, «nous sommes en présence d'un processus qui ne s'arrêtera que lorsqu'il aura son statut, à savoir la succession en 2014». Et de soutenir à ce sujet: «Il apparaît de plus en plus évident que des arrangements secrets ont été conclus d'avance.» Ainsi, il a précisé que «quand le complexe de Néron côtoie le syndrome de mimique il se produit une ambiance tragi-comique où les esprits s'égarent et les alliances s'inversent au grand bonheur de l'ordre autoritaire: Merhaba bel djalia el-djadida». Notons en outre que des cadres du FFS, auteurs du rapport destiné au président du parti, Hocine Aït Ahmed, pour lui signifier leur désaccord avec la ligne unilatérale de l'actuelle direction ayant opté pour la participations aux législatives, se préparent à la riposte quant aux éventuelles sanctions décidées contre eux. Ainsi, ils ont tenu, samedi dernier, deux conseils fédéraux à Tizi Ouzou et Béjaïa, lesquels ont été sanctionnés par deux déclarations mettant au banc des accusés l'actuelle direction du FFS. «Il est à craindre que l'incohérence du discours politique, le mutisme de la direction actuelle du parti devant les graves dérapages politiques du pouvoir, son silence complice face à la fraude devenue scientifique, soient le prélude d'une compromission avec le pouvoir», lit-on dans la déclaration du conseil fédéral de Tizi Ouzou, qui s'est tenu samedi dernier à Ouacifs. En outre, le conseil fédéral a entériné deux résolutions capitales. La première porte une mention de soutien à leur camarade Farid Khalef, premier secrétaire fédéral du parti à Béjaïa, sanctionné par la direction pour avoir refusé de cautionner la liste des candidats de Bejaia, confectionnée selon le bon vouloir de la direction. La deuxième résolution appelle à la tenue d'un conseil national et une conférence nationale des cadres et militants du parti pour débattre de la situation du parti au plan interne et externe avant que l'implosion touche le FFS. C'est-à-dire que le plus vieux parti d'opposition risque de se voir emporté par les vents de la discorde. Analysant la participation du FFS à la précédente consultation, Chafik Mohammed Mesbah, un colonel à la retraite, a fait savoir, pour sa part, que le FFS qui a été le pivot du courant démocratique en Algérie, va évidemment supplanter le RCD et gagner son quota de sièges au prix, s'il n'y prend garde, de sa survie. C'est cela l'avancée démocratique attendue de ces élections? Et de conclure que «la présence du FFS à l'Assemblée nationale et son éventuel accès au gouvernement ne constituent rien moins qu'une caution pour le régime, destinée à la consommation étrangère». En sommes, précise-t-il, «cette participation constitue une normalisation tactique du FFS».