Le vieux bâti s'en va à tout jamais, pour la simple raison que les entreprises spécialisées dans la restauration, dignes de ce non, ne courent pas les rues, pour ne pas dire qu'elles n'existent pas. Décidée par le président de la République, l'opération de réhabilitation des anciens lycées à Constantine accuse un retard important. Lancée en 2009, celle-ci, qui s'inscrit dans le cadre de la sauvegarde du patrimoine architectural de l'Algérie, s'est limitée en ce qui concerne la ville du Vieux Rocher, à six lycées: Redha Houhou (ex-D'Aumale), Hihi El Mekki (ex-Franco-Musulman), El Houria (ex-Lavran), Les Sœurs Saâdane (ex-Chanzy), Tarek Ibn Ziad (ex-Les Pères-Blancs) et enfin le technicum Tewfik Khaznadar (ex-De garçons). Un montant global de 657 millions de dinars a été alloué pour la réfection de ces établissements pour être réévalué à 983 millions de dinars répartis selon l'importance des travaux sur ces établissements. Le lycée El Houria, dont la réhabilitation a été estimée, -à lui seul-, à 300 millions de dinars, n'a pas été, à ce jour, restauré. Le chef de la cellule de la réhabilitation scolaire auprès de la Dlep, Khaled Beziez nous dira à ce sujet: «Nous avons rencontré des difficultés énormes pour la désignation d'entreprises qualifiées; nous en sommes au 4ème appel d'offres, lequel a été fructueux. Trois entreprises mèneront les travaux sur un délai de 8 mois. Contrairement à l'ancienne étude et pour une meilleure qualité de restauration, nous avons décidé la division du plan d'action, qui sera donc élaboré en 4 phases: le chemisage et la réparation des toitures; la rénovation du côté administratif et d'autres annexes, les laboratoires et les salles pédagogiques, en plus des logements de fonction, et enfin l'aménagement de la cour avec la construction d'une bâche à eau.» A noter que l'entreprise qui a démarré les travaux en 2010 a été résiliée en mars 2011 pour non-conformité des réalisations, en particulier celles des semelles et des poutres. Le lycée Redha Houhou, poursuit notre interlocuteur, dont la rénovation a été évaluée à 164 millions de dinars, n'a pas non plus été réalisée. Et c'est toujours à cause de l'absence d'une entreprise hautement qualifiée, à laquelle vient s'ajouter celle d'une commission culturelle devant veiller au respect de la spécificité architecturale de ces bâtisses classées patrimoine national. Les travaux du lycée donc (Rédha Houhou) ont été divisés en 3 parties: le bloc 7 englobant la cuisine, le réfectoire, la salle de sport, une annexe et deux logements de fonction, la toiture et la terrasse, et l'aménagement extérieur. Leur réhabilitation, qui interviendra exclusivement pendant les vacances (une autre entrave de taille), se fera sur une durée de 7 mois. Concernant les autres lycées, à savoir Hihi El Mekki, Tarek Ibn Ziad, Tewfik Khaznadar, et les Sœurs Saâdane, dont «les travaux ont atteint le taux de 90%», ils ont bénéficié respectivement de 88 millions, 180 millions, 160 millions, et 80 millions de dinars. Les travaux seront essentiellement axés sur l'étanchéité, la chaufferie, l'assainissement extérieur et les canalisations. Ils seront achevés cet été, selon les prévisions.