Six lycées, parmi les plus anciens du Vieux Rocher, feront prochainement l'objet de travaux de réhabilitation dont sera chargée la direction du logement et des équipements publics (Dlep). L'initiative a pris forme suite à une directive présidentielle relative à la prise en charge des établissements du secondaire, « ayant produit nombre de personnalités nationales ». La réfection concerne, selon les instructions, « les lycées datant de l'époque coloniale n'ayant jamais fait l'objet de rénovation ». L'opération en question a donc été inscrite le 27 février 2008. Celle-ci met en avant la nécessité de respecter l'architecture initiale des ouvrages. Le choix s'est donc porté sur les lycées les plus « prestigieux », à savoir Rédha Houhou (ex-d'Aumale), Hihi El Mekki (ex-Franco-Musulman), El Houria (ex-Laveran), les Sœurs Saâdane (ex-Chanzy), Tarek Ibn Ziad (ex-Les Pères blancs) et enfin le technicum Tewfik Khaznadar (ex-Lycée des garçons). D'autres lycées, non moins prestigieux et tout aussi historiques, ont été exclus de cette opération, à l'exemple de Youghourta, pour ne citer que celui-là. La volonté de privilégier la réfection de certaines bâtisses scolaires par rapport à d'autres ne trouve, de l'avis de citoyens, aucune justification, surtout eu égard à l'état de délabrement dans lequel se trouvent celles non concernées par cette restauration. Aucune réponse claire n'a été, cependant, donnée à ce sujet. Pour en revenir au coût de réalisation du projet, un montant global de 657 millions de dinars y a été alloué, réparti comme suit : 130 MDA pour le lycée Rédha Houhou, 120 MDA pour Hihi El Mekki, 90 MDA pour El Houria, et 80 M DA pour les Sœurs Saâdane. Pour leur part, le lycée Tarek Ibn Ziad et le technicum Tewfik Khaznadar bénéficieront respectivement de 110 MDA et 127 MDA. On l'aura d'emblée constaté, la part du lion est revenue au lycée Rédha Houhou. La raison en est, selon Saïd Athmani, chef de bureau suivi à la Dlep, « son extrême ancienneté par rapport aux autres ; construit en 1893, il est le plus ancien des lycées de Constantine et de ce fait l'intervention sera plus conséquente, à tous les niveaux ». « A cet effet, poursuit-il, toutes les études nécessaires ont été faites par le CTC, un avis d'appels d'offres a été lancé au mois de février dernier et le cahier des charges approuvé par la commission des marchés publics ; nous pouvons assurer que le choix des bureaux d'étude a été fait en fonction des seuls critères de compétence, au vu de l'envergure des travaux. » L'on saura, à titre d'exemple, que le lycée El Houria est un cas particulier qui nécessite le renforcement de toute la structure, aussi est-il pris en charge par un ingénieur chevronné, dont le savoir-faire n'est plus à démontrer. Pour Saïd Athmani, « l'implication des proviseurs des lycées en question est nécessaire pour libérer, au fur et à mesure, les locaux et faire en sorte de gêner le moins possible la scolarité des élèves ». Le chef de bureau suivi ne manquera pas de faire part de craintes au sujet du matériau devant être utilisé pour ne pas déroger à l'esprit d'époque et effectuer une restauration digne de ce nom. Selon lui, il n'y a plus d'artisans pour façonner certains carrelages, certaines boiseries et les ouvrages d'art…dans certains cas, il faut les commander à l'étranger, ce qui pourrait induire des dépenses non prévues. A noter que le projet est à la phase entreprise désignée, n'attendant plus que « l'approbation dans les tout prochains jours du comité d'attribution provisoire ».