La session de ce vendredi s'annonce chaude et à l'issue incertaine l La coordination des contestataires s'est réunie pour se préparer à contrer les plans du secrétaire général du FLN. La session ordinaire du comité central du Front de libération nationale (FLN), prévue demain à l'hôtel Riadh de Sidi Fredj, sera ouverte sur toutes les probabilités. Le départ ou le maintien du secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, dépendra de la mobilisation de ses contestataires, soutenait hier un de ses opposants contacté par téléphone. Selon la même source, on ne peut ni pronostiquer ni prédire l'issue de la réunion tant les gens changent d'avis comme des girouettes. En plus de cela, il faut attendre que Abdelaziz Belkhadem –qui détient les leviers du pouvoir actuellement au sein du parti et bénéficie toujours de la confiance du président Abdelaziz Bouteflika, président d'honneur du FLN, qui le maintient d'ailleurs toujours dans son poste de ministre d'Etat – manœuvre pour éviter sa propre destitution. L'ordre du jour qu'il a défini en dit long sur ses intentions. Après s'être engagé à faire parler l'urne en sollicitant un vote de confiance ou de défiance du comité central, il est revenu sur sa déclaration, limitant les travaux de la session de demain à la présentation du rapport financier, l'analyse de la participation du parti aux élections législatives du 10 mai et la préparation des élections locales prévues en novembre prochain. Abdelaziz Bouteflika voulait jouer la démocratie avant de se rétracter, sachant pertinemment que l'urne le conduirait à coup sûr vers la porte de sortie. Il ne faut donc pas s'attendre à ce qu'il offre à ses adversaires le FLN sur un plateau d'argent. Le secrétaire général du FLN résiste et semble bien avoir des atouts. Le premier, comme il est souligné plus haut, est le fait qu'il bénéficie toujours des faveurs du président d'honneur du parti qui n'est autre que le chef de l'Etat. Le fait que ce dernier le garde toujours dans son staff est un signal et un message fort à ceux qui mènent la contestation au sein du parti. Un ancien cadre du FLN soutient que le sort de Abdelaziz Belkhadem ne sera pas forcément scellé ce vendredi. Car ceux qui ont planifié l'agenda des dernières élections législatives entendent bien aller jusqu'au bout de leur logique, qui ira au-delà des prochaines élections locales, c'est-à-dire la présidentielle de 2014. C'est pour cela que le bras de fer entre l'actuelle direction de l'ex-parti peut encore durer. Avant-hier, le groupe des sages – composé de Abderrezak Bouhara, Mohamed Boukhalfa, Affane Djllali, auxquels s'est joint l'ambassadeur d'Algérie à Tunis, Abdelkader Hadjar – s'est rendu au bureau de Abdelaziz Belkhadem à Hydra. La rencontre, qui a duré, selon une source digne de foi, de 17h à 21h, a porté sur la décision du secrétaire général du FLN d'empêcher certains membres du comité central de participer à la réunion et au vote de défiance. Selon notre source, M. Belkadem se serait engagé à voter le mode du scrutin à main levée ou à bulletin secret. On ne sait pas si le secrétaire général de l'ex-parti unique tiendra son engagement ou pas. Un membre du comité central affirme qu'il ne croit pas à ce genre de promesses. Abdelaziz Belkhadem est rompu au jeu des coulisses, il peut surprendre son monde à la dernière minute, lui qui est habitué à ce genre de retournement. De leur côté, ses contestataires affûtaient hier leurs armes pour se présenter en force, demain, au comité central. La coordination mise en place s'est réunie pour se préparer à contrer les plans du secrétaire général du FLN. La session de ce vendredi s'annonce chaude et à l'issue incertaine. Selon nos informations, la réunion se déroulera à huis clos, à l'abri des regards des journalistes.
