Le Cabaret sauvage va clôturer sa saison artistique avec le Festival Sin Fronteras (Sans frontières, ndlr) qui aura lieu du 6 au 29 juillet. Consacré aux musiques du monde, de nombreux artistes sud-américains, européens et asiatiques prendront part à ce rendez-vous culturel qui se veut être un panachage des têtes d'affiche d'aujourd'hui et d'artistes en devenir. Mais actualité oblige, cette nouvelle édition sera inaugurée par une semaine d'hommage qui sera rendu à l'Algérie pour ses cinquante années d'indépendance, mais aussi à la Jamaïque qui célèbre la même fête, avec notamment la participation de Beres Hammond, chanteur mythique de ce pays et roi du reggae et du «lovers» rock. Durant ce festival, le Cabaret sauvage rendra hommage également aux femmes algériennes. Plusieurs tables rondes seront animées par Samia Messaoudi. Certaines sur la participation de la femme algérienne à la révolution, d'autres sur les souffrances qu'elles endurent depuis des années à cause du code de la famille qui les laisse mineures à vie. Parmi les invitées, la sociologue Feriel Lalami, auteur du livre Les Algériennes contre le code de la famille et Soad Baba Aïssa, porte-parole du parti de la laïcité et de la démocratie en Algérie. Observant les luttes des femmes depuis de nombreuses années, Soad Baba Aïssa a beaucoup travaillé avec des jeunes militantes algériennes sur la question de la laïcité. Elle a également milité au sein de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie en Algérie (CNCD) qui a organisé plusieurs rassemblements non autorisés en février 2011, à Alger, pour exiger de véritables changements constitutionnels et politiques. Le 7 juillet, un débat autour de la sortie du DVD France inter/ INA (Institut national des archives) sous le titre La guerre d'Algérie de Patrice Gélinet sera également organisé en présence de l'historienne Naïma Yahi. Côté musique, une version allégée du spectacle «Barbès Café» sera présentée avec la participation de flûtiste Nasser Eddine Dalil, de la chanteuse Samira Brahmia et sans oublier le chanteur et faiseur d'ambiance, Larbi Dida. Les amoureux du chaâbi pourront écouter le professeur de musique Abdelkader Chercham, Liamine Haïmoun qui a raccroché sa mandole dans les années 1990, après avoir perdu ses deux fils, emportés par la horde intégriste, mais aussi Abdelmadjid Meskoud, l'auteur de la célèbre chanson Al Assima, une sorte d'hommage rendu à la ville d'Alger d'antan. Hasna El Bacharia revisitera, quant à elle, les musiques du désert avec son timbre gnawa rock et son style ou s'entremêlent transe et accents blues. Enfin, les amoureux de la musique latine auront le choix entre écouter des groupes cubains, brésiliens ou jamaïcains. Des ateliers d'initiation à la capoeira, une forme de lutte déguisée comme une danse et créée par des esclaves africains pour se libérer, auront lieu le dimanche 15 juillet tout près du Cabaret Sauvage. L'initiation sera gratuite.