La coalition des libéraux a annoncé, hier, être en tête dans la plupart des circonscriptions, après l'élection constituante historique de samedi en Libye qui a valu au pays les éloges de la communauté internationale. Le chef du Parti de la justice et de la construction (PJC), issu des Frères musulmans, Mohamed Sawan, a reconnu de son côté une «nette avance» à Tripoli et Benghazi de l'Alliance des forces nationales (AFN) qui réunit plus de 40 petits partis autour d'architectes de la révolte de 2011.Selon les premières informations recueillies, la coalition est en tête dans la plupart des circonscriptions électorales», a déclaré à la presse Faiçal Al Krekchi, secrétaire général de l'AFN. Le dépouillement des bulletins de vote était toujours en cours dans plusieurs bureaux, hier matin, et M. Al Krekchi a indiqué préférer attendre les résultats officiels de la Commission électorale avant de donner plus de précisions. Les conclusions des deux partis sont basées sur des «rapports préliminaires» de leurs observateurs qui suivent les décomptes, à l'issue du premier scrutin libres du pays en vue de l'élection d'une assemblée nationale. Si ces résultats se confirmaient, la Libye ferait exception par rapport à ses voisins tunisiens et égyptiens, touchés par le Printemps arabe et où les islamistes ont pris le pouvoir après les premières élections ayant suivi la chute des anciens régimes. Les premières estimations portent sur les formations politiques en compétition pour les 80 sièges réservés aux listes des partis dans la prochaine assemblée nationale qui compte un total de 200 membres. Pour les 120 sièges réservés aux candidats individuels, la tendance devrait être la même, dans la mesure où une grande partie des candidats sont soutenus par des partis politiques. Plusieurs observateurs des élections à Tripoli et Benghazi, interrogés par la presse, ont fait état d'une «écrasante» victoire des libéraux dans plusieurs circonscriptions et bureaux de vote avec des taux dépassant parfois 90%, comme dans le quartier populaire d'Abou Salim dans la capitale. Le décompte des voix a commencé samedi soir et la Comsmission électorale devrait commencer à annoncer les résultats préliminaires à partir de «lundi soir ou mardi». Malgré des violences et des actes de sabotages de militants autonomistes dans l'Est, les Libyens ont réussi leurs premières élections libres dans une ambiance festive, après des dizaines d'années de dictature sous le régime de Mouammar El Gueddafi. Les autonomistes minoritaires La communauté internationale n'a aussi pas tari d'éloges sur le déroulement du processus électoral. L'Union européenne a salué les élections «véritablement historiques» en Libye, soulignant qu'elles s'étaient déroulées «dans un climat de liberté», tandis que Londres a fait état d'une «étape importante» et un moment «historique» pour ce pays sur sa route vers la liberté. Le président américain Barack Obama a exprimé, de son côté, ses félicitations au peuple de Libye pour une «autre étape importante de son extraordinaire transition vers la démocratie». Huit mois après la fin du conflit armé qui a provoqué la chute puis la mort de Mouammar El Gueddafi, quelque 2,8 millions d'électeurs étaient appelés à choisir les 200 membres du «Congrès national général». Le taux de participation au scrutin a atteint 60%, selon les résultats préliminaires annoncés par la Commission électorale dans la soirée. La semaine précédant le scrutin a été marquée par des tensions dans l'Est, qui ont culminé vendredi avec la mort d'un fonctionnaire de la Commission électorale, tué par un tir à l'arme légère sur l'hélicoptère à bord duquel il se trouvait, au sud de Benghazi. A rappeler que le Congrès général national sera chargé de choisir un nouveau gouvernement pour prendre le relais du CNT qui devrait être dissous lors de sa première session.