Des milliers de gardes communaux campent toujours devant le siège de la délégation de la garde communale de Blida. Pas moins d'une quarantaine de gardes communaux vont comparaître, le 24 octobre prochain, devant le tribunal de Bir Mourad Raïs à Alger.Selon Aliouat Lahlou, délégué national et représentant de la wilaya de Bouira, «une cellule de crise a été installée à cet effet. Nous avons recensé plus d'une quarantaine de convocations émanant du tribunal de Bir Mourad Raïs et le chiffre risque d'augmenter, puisque plus de 400 personnes ont été arrêtées lundi dernier à l'occasion de la démonstration de force des gardes communaux qui ont organisé une marche à partir de Blida vers la capitale Alger». Les mis en cause sont accusés d'attroupement sur l'autoroute et outrage à corps constitué, lit-on dans une convocation du tribunal, dont nous détenons une copie. Le même délégué a précisé que ces agents ont été arrêtés au cours des affrontements ayant opposé, lundi dernier, les forces antiémeute aux gardes communaux. «Les éléments arrêtés ont été conduits aux commissariats, où des PV ont été signés», précise encore le même délégué. Il y a lieu de souligner que des milliers de gardes communaux (plus de 25 000 éléments) délogés, il y a trois jours de la capitale par les éléments des forces de sécurité mobilisés pour les empêcher d'atteindre le siège de la présidence de la République à El Mouradia, campent toujours devant le siège de la délégation de la garde communale de Blida. «Nous sommes en train de débattre des actions à enclencher dans les prochains jours», dira-t-il. Revenant à la rencontre qui a eu lieu entre les membres de la délégation des contestataires et le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, des représentants des gardes communaux disent être outrés par ces déclarations qualifiées de provocatrices. A ce sujet, M. Lahlou affirmera que les propos du ministre de l'Intérieur et de son secrétaire général sont incendiaires. «M. Ould Kablia nous a provoqués en nous déclarant qu'en 1994, nous étions volontaires pour prendre les armes. Et personne ne nous a forcés pour qu'aujourd'hui nous exigions nos droits.» Et de poursuivre : «Le ministre nous a déclaré : ‘'Vous avez pris des armes pour assurer votre sécurité''.»Et d'enchaîner que les pouvoirs publics veulent à tout prix rayer ce dossier. Hier, des gardes communaux se sont déplacés à notre rédaction pour dénoncer les propos du ministre. «Nous ne sommes pas satisfaits, la preuve : nous sommes en sit-in à Blida.»