Les gardes communaux, qui protestaient le 26 juin dernier devant le siège de la délégation de la garde communale de Blida, ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Ils comptent marcher, aujourd'hui, sur Alger. C'est ce que nous a confirmé par téléphone le délégué national et le représentant de la wilaya de Bouira, Aliouat Lahlou. Et de préciser que cette action a été décidée à l'issue d'une réunion qui a regroupé les délégués nationaux de ce corps de sécurité. «Plus de 30 000 gardes communaux issus des détachements de plusieurs wilayas seront au rendez-vous de ce lundi», précise notre interlocuteur. «Nous avons décidé d'occuper la rue, et ce, en organisant une marche à partir de Blida vers le siège de la présidence à El Mouradia», a-t-il précisé. La marche va commencer à 4h, et ce, en empruntant l'autoroute reliant Blida à Alger. Des milliers de gardes communaux ont déjà déposé leurs armes au niveau de leurs détachements respectifs pour rejoindre cette action qui se veut le dernier recours, explique le même délégué, pour dénoncer la marginalisation de ce corps de sécurité, utilisé comme moyen de lutte antiterroriste depuis l'avènement du terrorisme. «Nous avons épuisé tous les recours possibles, mais les autorités concernées ont ignoré notre cri», ajoute le même délégué. Notons par ailleurs que plusieurs actions de protestation ont été enregistrées ces derniers jours. Des centaines de gardes communaux ont observé un sit-in de plusieurs jours devant le siège de la wilaya de Bouira en guise de solidarité avec leurs collègues de Blida. «Nous exigeons l'intervention du président de la République. Notre dossier relève du ministère de la Défense nationale et c'est Bouteflika qui en est le ministre», insistent-ils. Les gardes communaux revendiquent la revalorisation de leur organisme en tant que corps armé. En outre, ils réclament qu'on leur verse les primes des heures supplémentaires, leur délivre des attestations qui prouvent leur engagement dans la lutte antiterroriste, qu'on prenne en charge les familles des agents victimes du terrorisme et qu'on leur octroie des aides dans le cadre de l'habitat rural. «Nous sommes considérés comme des agents de la Fonction publique, sans aucun égard aux risques liés au port d'arme», explique Lahlou Aliouat.