Le Fonds monétaire international a revu à la baisse ses prévisions de croissance de l'économie mondiale pour les années 2012 et 2013, en estimant que la reprise économique qui se dessinait montrait de nouveaux signes de faiblesse. Dans ce constat, aucune zone n'est épargnée par le recul. En Europe, seule l'Allemagne échappe à l'estimation à la baisse. Les Etats-Unis, la Chine, mais aussi l'Inde sont concernés par ce pronostic baissier. Dans son rapport, le FMI a estimé que «dans les trois derniers mois, la reprise mondiale, qui n'était déjà pas très forte, a montré de nouveaux signes d'affaiblissement». Ces estimations ne constituent pas une surprise. Dans un discours prononcé au début du mois de juillet à Tokyo, la directrice du FMI, Christine Lagarde, avait annoncé que l'institution qu'elle dirige allait abaisser ses prévisions de croissance de l'économie mondiale. «Dans la dernière actualisation de l'état de l'économie mondiale vu par le FMI à paraître dans une dizaine de jours, les prévisions de croissance mondiale seront un peu plus basses que celles anticipées, il y a à peine trois mois», avait déclaré la responsable du FMI. Précisant cette révision, elle avait ajouté que «les perspectives étaient, hélas, devenues plus inquiétantes lors de ces derniers mois» et que «de nombreux indicateurs de l'activité économique, comme l'investissement, l'emploi, la production, se sont détériorés et pas seulement en Europe ou aux Etats-Unis, mais aussi dans de nombreux pays émergents clés comme le Brésil, la Chine et l'Inde». La persistance de la crise de la dette souveraine en Europe et les difficultés que les gouvernements trouvent à surmonter les obstacles ont installé une sorte de pessimisme qui a déteint sur les autres économies, comme celle des Etats-Unis ou celle de la Chine. Dans ses nouvelles prévisions, le FMI estime que l'économie mondiale ne progressera que de 3,5% en 2012 et de 3,9% en 2013, soit une baisse de 0,1% pour 2012 et de 0,2% en 2013. Plus grave encore, le FMI estime que «les risques de dégradation de ces perspectives restent très préoccupants». Les experts du FMI estiment que le plus urgent reste la résolution de la crise en Europe. Le FMI a, d'ailleurs, appelé les dirigeants européens à appliquer les accords conclus au niveau du Conseil européen les 28 et 29 juin derniers et notamment la recapitalisation directe des banques, ainsi que la mise en place d'une union bancaire et budgétaire pour garantir les dépôts surtout. En ciblant l'Europe, le FMI considère que si la crise dans le vieux continent est bien prise en charge, la situation s'améliorera dans les autres zones.Ces prévisions devraient êtres prises très au sérieux par notre pays, dont l'économie reste dépendante des prix du pétrole.