La Directrice générale du FMI, Mme Christine Lagarde, a indiqué, avant-hier, que les prévisions de croissance mondiale pour 2012 seraient révisées en baisse par rapport aux pronostics faits en avril dernier. Dans une allocution prononcée à Tokyo, la patronne du FMI a souligné que durant ces derniers mois, les perspectives se sont dégradées et que nombre d'indicateurs économiques ne sont pas encourageants et en repli (investissement, emploi, production) non, seulement en Europe et aux Etats-Unis, mais aussi dans de grands pays émergents comme le Brésil, la Chine ou l'Inde. Jeudi dernier, la banque centrale chinoise a d'ailleurs abaissé ses taux d'intérêt pour la deuxième fois en moins d'un mois pour tenter de stimuler la croissance de la deuxième économie mondiale, qui devrait avoir subi sur avril-juin son sixième trimestre consécutif de décélération. Sans donner les chiffres, Mme Lagarde a avancé que la mise à jour des perspectives économiques mondiales que le FMI rendra publique le 16 juillet en cours, donne des prévisions de croissance mondiale quelque peu inférieures à ce qui était projeté en avril dernier. Qui plus est, ces prévisions partent, pourtant, de l'hypothèse d'une mise en œuvre de politiques appropriées, selon elle. Le FMI tablait en avril sur une croissance mondiale de 3,5 % en 2012 et de 4,1% en 2013, rappelle-t-on. Certes, a souligné la DG de l'institution de Bretton Woods, des efforts extraordinaires ont déjà été réalisés par l'Europe à travers la BCE qui a pris des mesures pour dissiper les tensions de financement pesant sur le système bancaire tandis que le dispositif européen de protection financière a été élargi. Cela dit, elle a préconisé qu'il faudrait encore redoubler d'efforts pour surmonter la crise de manière décisive et éviter les effets pernicieux pour la stabilité et la croissance, et ce, pas uniquement en Europe, mais dans le monde entier. "Ne nous y trompons pas : il s'agit d'une crise mondiale", a-t-elle déclaré en observant que "la crise déjoue les frontières et frappe à toutes les portes" et que les risques sont présents dans toutes les régions du monde. Dans ce sens, elle a observé que les effets de débordement provenant d'Europe sont de plus en plus palpables. Pour Mme Lagarde, les pays doivent s'attaquer résolument à la dette publique qui pèse lourdement dans un grand nombre de pays avancés. Abordant les déficits budgétaires, elle a estimé que les Etats-Unis, en particulier, ne doivent ménager aucun effort pour éviter la chute de ce que d'aucuns appellent la "falaise budgétaire". Elle a aussi exhorté l'Europe à donner suite aux initiatives qui ont été prises, tout en soutenant que la coopération budgétaire doive aller plus loin. Concernant le secteur financier et bancaire qui appelle à être rétabli, elle a insisté pour que les établissements financiers soient suffisamment solides, capables de fournir aux économies les crédits dont elles ont besoin pour alimenter la croissance et créer des emplois. Selon elle, le système financier mondial n'est pas encore plus sûr aujourd'hui qu'il ne l'était avant la chute de la banque " Lehman Brothers " qui avait fait faillite en 2008 suite à la crise financière mondiale née de la crise des subprimes.