Le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré, hier, que la croissance économique mondiale sera de 4 % en 2011, soit 0,3 points de pourcentage de moins que les prévisions de juin. Les prévisions sont traitées dans le dernier rapport de la Perspective économique mondiale établi par le FMI. Dans ses projections de juin, le FMI estimait la croissance de la production mondiale à 4,3 % et à 4,5 % en 2011 et 2012 respectivement. "L'économie mondiale se trouve dans une nouvelle phase dangereuse", a déclaré le FMI. "L'activité mondiale s'est affaiblie et est devenue encore plus inégale, la confiance a récemment baissé nettement, et les risques augmentent". Le Fonds a indiqué que, dans le contexte des fragilités structurelles irrésolues, un barrage de chocs a frappé l'économie mondiale cette année, qui comprend le séisme dévastateur et le tsunami au Japon ainsi que les troubles socio-politiques dans certains pays producteurs de pétrole. En même temps, l'économie américaine a stagné, la zone euro a rencontré des troubles financiers majeurs, et les marchés mondiaux ont souffert de la vente de créances risquées. Le rapport a indiqué que les prévisions pour les économies avancées étaient plus sombres à cause de l'évolution continue de la crise de la dette souveraine en Europe, avec les inquiétudes croissantes du marché qui craint que la Grèce ne puisse rembourser sa dette. "La crainte de l'inconnu est forte", a déclaré l'économiste en chef du FMI, Olivier Blanchard. "Des politiques fortes sont urgemment nécessaires pour améliorer la perspective et réduire les risques". Le FMI a estimé que la croissance dans les économies avancées en 2011 et 2012 n'atteindra que 1,6 % et 1,9 % respectivement, des projections inférieures à celles de juin.Les Etats-Unis, la plus grande économie mondiale, sont les plus touchés avec une croissance du PIB estimée à 1,5 % cette année et à 1,8 % en 2012."L'économie américaine lutte avec une croissance lente et une reprise de l'emploi qui tarde à venir", selon le rapport. Dans ses projections de juin, le Fonds avait estimé une augmentation de l'économie américaine à 2,5 % et à 2,7 % en 2011 et 2012, respectivement. Pour la zone euro, la croissance du PIB devait être inférieure d'environ un demi-point, et s'établir à 1,1 % en 2012. Les problèmes structurels que rencontrent les économies avancées touchées par la crise se sont avérés encore plus difficiles, et le processus d'application des réformes encore plus compliqué, selon le Fonds. Concernant les économies émergentes, la croissance restera relativement solide, surtout dans les économies qui pourront contrer les effets sur la production de la demande étrangère plus faible avec moins de durcissement politique, d'après le FMI. La croissance économique chinoise de 9,5 % en 2011, selon le FMI Le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré, hier, que la croissance économique chinoise devrait rester solide à 9,5 % cette année, après une croissance de 10,3 % en 2010. La croissance des investissements a ralenti avec le lancement du plan de relance fiscal, mais demeure le principal contributeur de la croissance, a déclaré le FMI dans son dernier rapport sur la Perspective économique mondiale. Bien que les pressions inflationnistes persistent, l'inflation des prix des propriétés et la croissance du crédit ont baissé, selon le rapport. Le Fonds a également prédit que la production de la Chine afficherait une croissance de 9,0 % en 2012. Le FMI prévoit une croissance de 6,4 % et de 6,1 % en 2011 et en 2012 respectivement pour les pays émergents et en voie de développement, soit 0,2 et 0,3 points de pourcentage de moins que les projections de juin du FMI. Le FMI réduit les prévisions de croissance en Inde, alerte sur l'inflation Le Fonds monétaire international (FMI) a réduit ses prévisions de croissance pour l'Inde et mis en garde la troisième puissance économique d'Asie contre une inflation flirtant dangereusement avec les 10%. Dans son rapport publié mardi, le FMI a indiqué tabler désormais sur une croissance de 7,8% pour l'année budgétaire close fin mars 2011, et de 7,5% pour l'année suivante, en grande partie grâce à la consommation des quelque 1,2 milliard d'habitants. En juin, le FMI anticipait une croissance de l'économie indienne de 8,2% en 2011 et de 7,8% en 2012. Le FMI a justifié l'abaissement de ses prévisions par l'incertitude mondiale sur le plan économique, mis en lumière par une plus grande volatilité financière et la prudence des investisseurs. Même si les prévisions révisées du FMI peuvent sembler toujours élevées au regard de l'anémique croissance occidentale, une croissance de l'ordre de 7,8% ne suffirait pas à réduire le niveau de pauvreté du pays, seulement possible à partir d'un seuil de 10%, selon les calculs du gouvernement. L'Inde table sur une croissance de 8,5% pour l'année budgétaire 2011.Le gros point noir de l'économie reste l'inflation, qui plafonne depuis des mois à des taux frôlant les 10%, en dépit de douze relèvements des taux d'intérêt décidés par la banque centrale au cours des 18 derniers mois. Il s'agit de la plus longue période de resserrement monétaire en Inde depuis plus de dix ans. En août, le taux d'inflation en Inde s'est encore rapproché des 10% à 9,78%. Il y a toujours des "risques autour de l'inflation", a mis en garde le FMI, soulignant que la valse des étiquettes, qui a d'abord touché les produits alimentaires, s'était "généralisée" à tous les secteurs de l'économie. Le FMI a aussi prédit une "stagnation" de la croissance des investissements en Inde, en partie due à des "questions de gouvernance d'entreprise", une référence pudique à l'inquiétude des investisseurs concernant la corruption.