L'Office national des statistiques (ONS) a annoncé, hier à Alger, qu'il rendra publics, sous peu, les résultats définitifs du premier recensement économique. Lors d'une rencontre organisée par le Forum des chefs d'entreprises (FCE) au siège du MDI, des responsables de l'ONS ont présenté quelques résultats préliminaires de ce recensement, en attendant de publier, d'ici deux semaines au plus tard, l'intégralité des résultats de cette première enquête statistique, dont l'Algérie n'a jamais bénéficié jusqu'ici. Tout en rappelant que l'Office n'a pas pour rôle d'évaluer la politique économique du pays, les représentants de l'ONS ont précisé que leur mission se limitait à «produire des statistiques, libre aux experts d'en faire, ensuite, la lecture qu'ils veulent». Mais d'ores et déjà, l'analyse des chiffres présentés fait ressortir un constat ignoré jusque-là, du fait de l'absence d'une image fidèle reflétant la réalité de l'économie nationale. Il s'agit de la prédominance du secteur tertiaire – commerce 55% et services 34% – sur l'activité économique ou le secteur du commerce, représenté essentiellement par de très petites entreprises privées, qui prend la part du lion avec 853 800 entités, soit 90% des entreprises en activité dans le pays. Le secteur des services est représenté par 325 442 entités activant en grand nombre dans les transports (26%). L'autre constat fait à partir des statistiques de l'ONS concerne l'activité industrielle. Celle-ci n'est représentée que par seulement 97 202 unités, fortement présentes dans la branche agroalimentaire (23,4%), la fabrication de produits métalliques (22,7%), l'habillement (10,5%), le travail du bois (2,1%), les textiles et cuirs (1,3%). La faiblesse numérique des entreprises relevant du secteur de la construction a été également mise en évidence à travers des statistiques qui donnent un nombre ne dépassant pas les 8746 unités, soit à peine 0,9% de l'ensemble des entités économiques recensées. Commentant ces chiffres, le patron du FCE, Réda Hamiani, a estimé que l'enquête statistique de l'ONS donne une image «pas du tout reluisante», en ce sens que «le secteur industriel ne représente qu'une infime partie des activités économiques». «Nous avons beaucoup de commerçants, beaucoup d'artisans, beaucoup de services, mais nous ne produisons pas assez», a souligné M. Hamiani. Pour lui, les conséquences d'un tel état de fait, dans les prochaines années, sont claires : «Notre économie sera constamment aspirée par les importations auxquelles les commerçants auront recours pour satisfaire une demande sur des marchandises qui ne sont pas suffisantes au niveau local.»