Alors que les actions de protestation des gardes communaux se multiplient à Blida, Boumerdès ou Boufarik, les déclarations du ministère de l'Intérieur sont mises à mal. Cette semaine, le ministère a publié un communiqué d'une page dans différents journaux, plusieurs jours de suite, pour démontrer que les revendications de ce corps de sécurité ont été satisfaites et que par conséquent les protestations sont injustifiées, «excessives» et «irrationnelles». Le ministère dément également toute mesure restrictive. Pourtant cette semaine, des agents de Boumerdès ont constaté qu'ils n'avaient pas reçu leur salaire du mois de juin. A Béjaïa, 65 gardes communaux ont été désarmés et risquent le renvoi. Selon le communiqué, les salaires ont été augmentés au mois de mai 2011 grâce à la revalorisation de deux primes (rendement et risque). La prime alimentaire mensuelle a été augmentée le 8 juillet dernier. Enfin, le ministère précise que «les salaires sont régulièrement versés dans les délais». Là aussi, les faits contredisent le communiqué de presse. Le montant des salaires est inférieur à ceux indiqués par le communiqué. «Revendications légales» Un garde communal de la wilaya de Bouira avec 10 années de service perçoit 22 265,57 DA et non 26 409,20 DA, comme affirmé par le ministère. «Un actif gagne en moyenne 24 000 DA, un retraité 15 000 DA. Nous voulons que ces salaires passent à 25 000 DA et 18 500 DA», explique un garde communal d'Oran. Dans les journaux, le ministère donnait une réponse à toutes les revendications. Le droit à la retraite ? Effectif, après 15 années de service, depuis octobre 2011. La pension d'invalidité ? Mise en place en octobre 2011. Le paiement des heures supplémentaires ? Pris en charge depuis mai 2011. Le statut ? Impossible à modifier puisque les effectifs vont être redéployés. Pour les autres revendications, le ministère a une réponse cinglante : ce n'est pas légal. Il faut donc oublier l'indemnité de licenciement, l'octroi d'une carte de combattant du terrorisme, la titularisation et le reclassement des agents en catégorie 12.