Contrairement au rugby où elle obéit à des règles, des phases de jeu et des ordres précis, en politique française, la mêlée s'émancipe de toute contrainte, de toute éthique et n'obéit qu'à un seul engagement, l'échappée solitaire et la mort de ses adversaires et concurrents. Et c'est en cela qu'elle devient une mêlée sauvage. A l'image de ces soldats de l'armée française, analphabètes et sales qui en 1830 découvrent en Algérie un peuple autochtone instruit, propre, disposant de maisons et d'écoles et doté de vertus civilisationnelles, et qui n'eurent qu'un seul leitmotiv, détruire et exterminer un environnement qui ne leur ressemble pas et qui les dépasse La scène politique française est aujourd'hui à cette image, une bataille à couteaux tirés dans un environnement instable et incertain et une issue également incertaine. Chacun y va de sa petite tirade et de sa petite ambition et se voit déjà intronisé à l'Elysée. Marine Le Pen devrait s'inquiéter, les copies deviennent de plus en plus nombreuses et les français risquent de ne plus discerner l'originale. Une vieille garde qui essaye sans succès de revenir, de jeunes politiques indemnes de toute hypnose mais dont la lucidité et la clairvoyance sont rendues inaudibles et invisibles dans le brouhaha politique ambiant où l'on n'entend plus que les tenanciers de l'auberge de la haine, les nouveaux adeptes du Trumpisme dont Trump est devenu le «nouveau Messie», ou encore les fraichement convertis au sionisme. Mais face à l'instabilité du présent et l'incertitude du futur, chacun est libre de choisir comment se faire hara-kiri. La cinquième république française et son sous-bassement politique sont à bout de souffle, voire en fin de vie comme l'a récemment diagnostiqué un célèbre avocat franco-espagnol, lui-même rompu à la défense des situations les plus inextricables. Un système politique devenu ainsi obsolète car n'ayant plus d'effet normatif sur un paysage politique profondément divisé. La mort politique du président français est désormais actée. Le personnage a perdu la main car ne disposant plus d'assise politique viable pour gouverner, diriger et commander. Il s'en remet désormais à ceux qui disposent de la légitimité des urnes. Comme la droite extrême qui est majoritaire à l'assemblée contrairement aux coalitions de droite ou de gauche qui ne le sont pas puisque se font et se défont au gré des conjonctures politiques. Cette situation inédite fragilise les institutions de la 5e République française et empêche pour l'instant tous les grands courants politiques français de disposer de cette majorité absolue qui permet de déployer un programme politique et de se fixer des objectifs à atteindre. Mais aujourd'hui à la confusion politique générale, c'est la débandade disent certains, se greffe celle des genres, chaque ministre empiète sur les prérogatives de l'autre, et tout le monde prétend être le géniteur des « grandes idées » de l'extrême droite. Et exception faite de la France insoumise et de certaines personnalités politiques qui ont encore de l'honneur et des principes, la majorité de la classe politique française s'est convertie à la haine des autres, des extracommunautaires comme ils disent, des étrangers, des immigrés, des musulmans et depuis quelques mois exclusivement des algériens. Oui, l'Algérie est devenue aujourd'hui sans qu'elle ne le veuille ni le cherche le marqueur du débat politique français. Alors que ce pays continent est porté une dynamique réelle et incontestable d'émergence économique, politique, militaire et diplomatique et ne se consacre qu'a ses efforts de développement sans répondre véritablement, pour l'instant, aux insultes récurrentes et pires menaces proférées par un certain nombre de politique français, voilà la meute qui s'agrandit chaque jour continuer de crier et de vociférer. Après les OQTF et autres prétendus impayés hospitaliers, d'autres griefs sont à inventer encore pour nourrir l'escalade et la surenchère et continuer d'exister. Politiquement s'entend. Mais la messe semble être déjà dite. La France s'appauvrit, se déclasse, sombre dans la crise économique et financière et change de statut. Et progressivement se met en place, en France, une présidence par procuration conduite par ceux qui dans l'ombre écrivent la partition et tiennent la mesure. Ceux-là même qui ont soutenu l'extermination du peuple palestinien et qui aujourd'hui, inspirés par l'entité sioniste, espèrent faire payer à l'Algérie son indéfectible soutien à la cause palestinienne et pour d'autres son insolente bonne santé économique et financière. Oui il y a parfois des jalousies, des haines, des rancœurs, de la nostalgie d'une époque révolue qui deviennent de véritables pathologies cliniques qui frisent et relèvent souvent de la psychanalyse et de la psychiatrie. L'Algérie ne pourra hélas pas accueillir non pas toute la misère du monde mais tous les malades du monde. Mais en la matière, promesse est faite et priorité sera donnée aux authentiques amis de l'Algérie, de son peuple et de sa lutte de libération nationale.