-Quel bilan tirez-vous des trois premières semaines d'activité de l'hypermarché Ardis ? Nous sommes conscients que nous avons lancé la plus grande plateforme commerciale qui existe dans le pays et nous en faisons un point d'honneur. C'est une plateforme qui est gérée totalement par des Algériens et non par des gens de l'extérieur. Trois semaines après son lancement, je dirais que les choses vont bien. C'est quand même un grand «bateau» qui fonctionne grâce à 1000 personnes mobilisées tous les jours à l'intérieur d'Ardis. Il suit son chemin tranquillement et va être de plus en plus performant. Les jeunes qui travaillent avec nous ont une moyenne d'âge de 25 ans. Nous sommes en train de les former et nous faisons en sorte qu'ils deviennent plus performants dans les semaines à venir. Nous sommes aussi conscients que ce que nous avons mis sur le marché est un produit qui est un peu en avance par rapport à ce qui existe déjà. Mais je pense que le public va pouvoir s'y adapter sans aucune difficulté. Il faut dire aussi que lorsqu'on vient chez Ardis, on vient plus souvent en famille. Et cela se passe globalement bien. Il faut avoir, toutefois, une certaine tolérance sur certains jugements ou approches. -Après cette première infrastructure, quels sont vos objectifs à moyen et long termes ? Nous venons d'ouvrir notre «vaisseau amiral» qui va surtout nous servir de plateforme pour la formation des autres personnes appelées à gérer les autres futures installations. Parallèlement à cela, nous avons lancé le projet d'une autre grande surface à Oran. -Selon vous, quel est l'impact socioéconomique d'une aussi grande surface commerciale sur la région ? Notre présence ici a d'abord un impact social frappant. Ardis n'est pas un endroit où l'on vient uniquement pour acheter, c'est plutôt une destination où l'on vient pour rencontrer des gens, passer un moment agréable et se détendre. Nous avons, pour cela, toute une partie du Medina Center consacrée à cela, un food court, des restaurants, un aquaparc… C'est un endroit conçu pour recevoir des citoyens et nous veillons à ce qu'il soit agréable. Notre objectif premier est de faire en sorte qu'en arrivant chez nous, ces citoyens se sentent bien. Jusqu'à présent, nous avons accueilli toute catégorie de population. Ce qui nous fait plaisir, c'est de voir tout ce monde de divers horizons profiter de ces installations. Economiquement parlant, notre infrastructure a un impact sur l'emploi. Nous comptabilisons 1000 emplois directs et plusieurs autres milliers d'emplois indirects. Tout cela fait qu'on devient un pôle économique et social extrêmement important, particulièrement pour cette région d'Alger. Nous travaillons aussi avec tous les importateurs et tous les fabricants. Nous avons pour mission d'apporter, à nos clients, un produit de qualité et à meilleur prix. A partir de là, nous le cherchons et nous essayons de le trouver sur le marché. -Donnez-vous une quelconque priorité aux produits fabriqués localement ? Nous ne pouvons pas avoir un rôle qui n'est pas le nôtre. Ce n'est pas à nous de donner un avantage à la production nationale. Nous nous approvisionnons sur le marché national et tous les opérateurs sont égaux à nos yeux. En fait, c'est au client, en tant que consommateur, qu'il revient de décider quelle sorte de produit veut-il trouver sur les rayons. -Beaucoup, parmi les spécialistes, affirment que la grande distribution en Algérie est toujours à la traîne. Qu'en pensez-vous ? Je dois dire d'abord que le fait de dissocier le secteur de la grande distribution de l'ensemble de l'économie est une erreur. C'est un secteur qui reflète le cadre global de l'économie. C'est aussi une vitrine à travers laquelle passe le regard sur l'ensemble des secteurs économiques. Son développement ne peut se faire tout seul, en ce sens qu'il dépend aussi de ce qu'on veut donner comme orientation à l'économie. Il incombe donc aux autorités de donner l'orientation nécessaire.