Après avoir frôlé in extremis la disqualification par l'IAAF pour une histoire d'abandon sur le 800 m, Taoufik Makhloufi était monté à bloc pour décrocher l'or. Au stade Olympique de Londres, le jeune Algérien était prêt pour la bataille. Tous les yeux étaient braqués sur lui. Le Stéphane Caristan commentaire d'Europe qui a tenu des propos offensants : «J'aimerai bien connaître la nationalité de ce médecin qui lui a délivré le certificat médical.» L'ancien champion français a choqué tous les téléspectateurs algériens. Toutes ces critiques lancées ça et là avant la course n'ont pas sapé le moral du coureur du GSP (Sonatrach). Sur la ligne du départ de la dernière course de la soirée, la tension était énorme. L'armada kényane à sa tête, Asbel Kiprop, champion olympique qui voulait barrer la route à Makhloufi, a échoué. Dès le coup de starter, Makhloufi, champion d'Afrique du 800 m, a décidé de contrôler la course tout en ayant un œil sur ses principaux adversaires. A l'issue d'un tour de piste, Makhloufi a fait la course idéale, c'est-à-dire juste ce qu'il fallait pour préparer pour l'attaque finale. C'est le Bahreini Belal Mansoor Ali , qui prend la tête pour boucler le 400 m en 58'30. A partir de là, Makhloufi, qui a évité de s'embusquer dans le peloton, prend totalement confiance. Les choses sérieuses commencent au bout de 500 m de course, où Makhoufi commence progressivement à prendre l'avantage. Alors qu'il était asphyxie par la cadence en lâchant prise, son coéquipier, Nixon Kiplimo Chepseba, a tenté d'imposer son rythme en dominant le 800 m en 1'58''63, mais Makhloufi, sûr de lui, allait reproduire le coup du premier tour et de la finale. A la cloche, Makhloufi passe devant et décide de mettre fin aux longs suspens, en bouclant le dernier 400 m en un temps rapide (52'). Cette belle échappée à la manière de Noureddine Morceli a fini par décourager ses poursuivants, comme l'inattendu américain, Manzano Leonel ( 2e en 3'34''79) et le jeune Marocain, Adelaati Iguiger (3e en 3'35''13) qui n'ont pu revenir à sa hauteur. Tandis le super favori Kiprop a fermé la marche en 3'43''83. Le doute a plané au tour de la déroute des athlètes kényans