Le directeur de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion, Mokhtar Félioune, a déclaré hier que le taux de criminalité en Algérie n'avait pas augmenté, notamment durant le mois de Ramadhan. M. Félioune a indiqué que les «données» dont il dispose affirment que la criminalité n'a pas bougé cette année par rapport aux années précédentes. M. Félioune a révélé que le comité interministériel chargé de coordonner la réinsertion qu'il préside se penche actuellement sur un dossier relatif à la création d'une structure de prévention contre le crime. La responsabilité d'une partie de la criminalité incombe à la société, selon le ministre. «Ce constat signifie que la société a échoué partiellement dans sa mission d'éducation du citoyen dont elle a été investie, après la famille, et c'est elle qui doit assumer la responsabilité de son échec», a-t-il affirmé Les établissements pénitentiaires comptent compenser cet échec pour se préoccuper de questions plus importantes, telles l'éducation et la formation, car, de l'avis de M. Félioune, c'est l'oisiveté qui pousse le détenu à s'intéresser au crime lorsqu'il est confronté à des criminels à l'intérieur de la prison. «Les résultats encourageants engendrés par l'enseignement dispensé (aux détenus) ont été essentiellement à l'origine du recul de la criminalité. Les détenus qui ont obtenu des diplômes d'enseignement et de formation pendant leur incarcération ne sont pas des récidivistes après leur libération», a affirmé le ministre. 784 détenus ont obtenu leur baccalauréat, 2200 leur BEM et plus de 3000 un diplôme de formation professionnelle aux examens de la dernière session de juin. Par ailleurs, le directeur de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion a tenu à démentir les déclarations du président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), M. Farouk Ksentini, qui avait dénoncé à plusieurs reprises le «recours excessif à la détention provisoire» qui toucherait «pas moins de 30% de la population carcérale globale en Algérie». Mokhtar Félioune a tenu à préciser qu'«il n'y avait pas de recours excessif à la détention provisoire en Algérie, le taux ne dépassait guère les 10% de la population carcérale globale.»