La nouvelle a fait le tour d'Alger et de la blogosphère : l'émission « Sam Blog » de Samir Toumi, chaque vendredi de 23 h à minuit, a été arrêtée depuis le 10 mars. L'animateur-producteur, dont l'émission est sur les ondes depuis septembre 2005, parle de « censure » et de « sanction arbitraire ». La direction de la radio, pour sa part, estime que « l'émission n'a pas répondu aux attentes de la radio ». « La directrice de la Chaîne III m'a appelé le 8 mars pour me dire que, suite à un article paru sur Echourouk El Yaoumi accusant l'émission de prôner l'homosexualité, le directeur général de la radio a décidé d'arrêter l'émission pour deux ou trois épisodes. Pour ma part, j'ai dit : si c'est ça, j'arrête tout ! », explique Samir Toumi. Le 8 mars, Saâd Bouaâkba signe une chronique, sur Echourouk El Yaoumi, intitulée « Bouche ton nez et écoute », vilipendant une émission radiophonique de la Chaîne III, sans préciser l'heure ou l'intitulé, lui reprochant de faire la publicité au « sexe entre les hommes ». Vendredi 10 mars, l'animateur trouve effectivement une note en se rendant au 21, boulevard des Martyrs signifiant l'arrêt de l'émission du jour même. « L'article ne me cite pas pourtant », précise Samir Toumi. La radio a fait paraître un droit de réponse dans le journal arabophone, qui enfonce encore le clou dans son édition du 14 mars en regrettant l'absence d'Echourouk dans la revue de presse de la radio. De leur côté, le directeur général de la radio, Zouaoui Benamadi, et la directrice de la Chaîne III, Lila Boukli, s'accordent à affirmer qu'« il n'y a aucun rapport entre la chronique d'Echourouk et l'arrêt de l'émission ». « C'est un réaménagement de la grille des programmes et nous en avons discuté avec Samir », a indiqué Lila Boukli. Samir Toumi, également chroniqueur dans l'émission de Luc Chaulet, Culture Club, a mis en ligne sur son blog sa lettre de démission de la radio, datée du 11 mars. « Le droit du travail prévoit des dispositions précises en matière de sanction des employés, quel que soit leur statut, car même si je n'ai pas signé de contrat, ce qui en soi constitue une première entorse au droit du travail, j'ai quand même des fiches de paie qui prouvent mon rattachement à votre structure », a-t-il écrit. Samir Toumi, dont la défunte émission s'articulait autour de son blog personnel et de la blogosphère algérienne, a indiqué que son blog continuera d'être animé et s'est dit touché par la solidarité des bloggers et des auditeurs. Affaire à suivre.