Des partis de l'opposition n'approuvent pas la démarche de la présidence de la République qui n'associe pas la classe politique et la société à la révision la Constitution. Un projet de révision de la Constitution ou de la loi qui régit les fondements mêmes de l'Etat se concocte dans le secret le plus absolu. Les Algériens ne savent rien de la nouvelle forme que prendra ce texte si important pourtant dans la vie d'une nation. La Loi fondamentale est entre les mains d'un cercle restreint qui en fait sa propriété et exclut la société, dans son ensemble, du débat autour de sa révision. Des partis de l'opposition n'approuvent pas la démarche de la présidence de la République qui n'associe pas la classe politique et la société à la révision la Constitution. L'opacité qui règne sur la prochaine révision de la Constitution ne laisse pas le Front des forces socialistes (FFS), le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et le Parti pour la liberté et la justice (PLJ), sans commentaires. Contacté hier, le député du FFS représentant la wilaya d'Alger, Mostefa Bouchachi, estime que «le régime, de par sa nature, refuse de consulter la classe politique et le peuple pour la révision d'un texte important comme la Constitution». «Toutes les grandes décisions de ce pays, depuis l'indépendance, en 1962, ont été prises sans la consultation et l'assentiment du peuple», indique l'ancien président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh). Dans le même ordre d'idées, le député du FFS affirme qu'«il reste pessimiste quant à l'avenir». «Cette exclusion de la classe politique montre également que le régime refuse de changer. Cela veut dire que le pouvoir est ailleurs. Il ne faudrait pas se faire d'illusions et croire au leurre. D'une manière ou d'une autre, même s'il y a de bons textes, ils ne seront jamais appliqués.» Notre interlocuteur ajoute que «l'Assemblée populaire nationale (APN) a été mal élue à cause de la fraude, ce qui implique que la prochaine révision ne sera pas légitime». Maître Bouchachi souligne que «même si l'APN est représentative du peuple, le tiers présidentiel du Sénat bloquera les textes qui ne plaisent pas au pouvoir, ce qui relève d'un manque de confiance envers le citoyen algérien». De son côté, le porte-parole du RCD, Hakim Saheb, estime que «le régime se succède à lui-même». «Cette opacité sur la révision de la Constitution montre que le régime refuse la double rupture, de même qu'il refuse de sortir de l'impasse actuelle. Les mêmes pratiques conduiront aux mêmes effets», analyse-t-il. Ce qui est regrettable pour le responsable du RCD, «c'est la non-consultation des experts et cadres de la classe politique et sociale». «La prochaine révision sera un rafistolage de plus», prédit M Saheb. Pour sa part, le porte-parole du PLJ, Mostefa Hemissi, lance un appel à tous les partis pour exiger des «tenants du pouvoir» la consultation de la classe politique pour la révision de la Constitution. «Pour le moment, nous constatons que tout est gelé. Toutes les données concernant la future révision sont erronées», explique M. Hemissi.