Pour cette rentrée, tous les clignotants sont au rouge : la croissance quasi nulle, le chômage en inexorable hausse, le prix des carburants battant des records, les plans sociaux se succédant, la popularité en baisse vertigineuse… François Hollande ne bénéficie d'aucun état de grâce. Mon devoir, c'est de dire la vérité aux Français. Nous sommes devant une crise d'une gravité exceptionnelle, une crise longue», affirme le président français. L'Exécutif est sanctionné dans tous les sondages. Les Français doutent et le font savoir. François Hollande a décidé de se démarquer de son prédécesseur en évitant de donner l'impression de s'agiter dans tous les sens pour masquer son impuissance. Il veut s'inscrire dans la durée. «L'action que je conduis s'inscrit dans la durée du mandat qui m'a été confié : non pas sur trois mois, pas davantage sur douze mois, mais sur cinq ans. Les décisions seront prises dans un calendrier ordonné, en respectant les rythmes du Parlement et le dialogue social. Le changement, ce n'est pas une somme d'annonces sans lien les unes avec les autres, c'est une force qui sait où elle va, qui donne une direction susceptible de rassembler le pays.» L'opposition, embourbée dans la guerre des chefs, a choisi deux angles de tirs : la Syrie et l'emploi. Peu crédible sur ces sujets, elle était au pouvoir jusqu'en mai dernier avec un bilan peu reluisant, l'UMP fait le minimum syndical. Elle est surtout divisée par la mesure phare de François Hollande : les emplois d'avenir. D'un coût d'un milliard et demi d'euros, les 150 000 emplois subventionnés sont censés donner une nouvelle dynamique. «Mon pari c'est que si la confiance revient dans la jeunesse, c'est la confiance dans le pays qui de nouveau sera conforté», martèle M. Hollande. Impatients, inquiets, les Français ne semblent pas rassurés par l'Exécutif. Leur moral est au plus bas, pour une période d'après-élection présidentielle, avec 68% de personnes se disant pessimistes pour leur avenir, malgré l'alternance politique, selon un sondage IFOP. Ce chiffre approche le pic historique de pessimisme mesuré par l'institut en août 2005 (70%), dans le cadre de cette vague d'enquêtes créée en 1995. «C'est également la première fois que l'inquiétude est aussi vive en début de mandat présidentiel : en août 2002 et août 2007, après la réélection de Jacques Chirac et l'élection de Nicolas Sarkozy, respectivement 34% et 50%, des Français se disaient inquiets pour eux et leurs enfants», relève IFOP. Pour tenter d'enrayer la spirale des mauvais sondages, François Hollande a décidé de se recentrer sur le quotidien des Français, par des déplacements à travers le pays et en faisant œuvre de pédagogie avec des apparitions médiatiques. Pas sûr que cela suffise, si les résultats ne sont pas au rendez-vous.