Les pannes et les dérangements téléphoniques sont devenus monnaie courante. Les réclamations des abonnés tombent de partout sur les services techniques, qui sont débordés. «Cela fait des mois qu'on me donne la même réponse, qu'ils sont au courant du problème et qu'il sera réglé incessamment. Mais rien n'a été réglé, mon téléphone ne sonne pas, pourtant je paie régulièrement mes factures», dira Koceila, un abonné d'Algérie Télécom. Et un autre de renchérir : «C'est du vol tout simplement, car on ne nous rembourse pas les journées des coupures du réseau et elles sont nombreuses !» Un cumul de pannes par manque de moyens matériels et l'insuffisance de personnel technique compliquent davantage la mission des agents des différentes Actel (agences commerciales) de la wilaya. Dans certains cas, la réparation d'une panne peut durer plus d'un mois. Au lieu d'évoluer vers un service qualitatif, c'est le recul. Les câbles téléphoniques à certains endroits sont vétustes et doivent être remplacés, et ce, depuis des années. Lors de sa visite, cette année, à Bouira, le ministre des Postes et des Technologies de l'Information, Moussa Benhamadi, n'était pas satisfait de l'évolution de son secteur au niveau de cette wilaya. A en croire le directeur de l'unité opérationnelle d'Algérie Télécom de la wilaya de Bouira, M. Ahmanache, ce dernier avouera que des défaillances existent partout, mais qu'il faut regarder le côté positif des choses, à savoir les efforts consentis jusqu'ici dans le souci d'améliorer les prestations de service, tout en minimisant les effets de ces pannes sur le bon fonctionnement de la téléphonie. «Les problèmes et les insuffisances seront réglés incessamment. Des mesures seront prises pour prendre en charge les préoccupations des abonnés. Nous avons en projet de nouveaux équipements à installer et une opération d'assainissement des câbles téléphoniques à entreprendre», tout en faisant l'éloge du programme de raccordement de toutes les communes de Bouira au réseau filaire. Mais la réalité sur le terrain est tout autre. Dans les communes rurales, comme Ath Laâziz, au nord de Bouira, le nombre des lignes téléphoniques est dérisoire. Aussi, les demandes de raccordement au réseau téléphonique sont devenues un rêve pour plusieurs personnes. «J'ai déposé ma demande depuis des années. Je n'ai reçu aucune réponse pour le moment. A chaque fois que je me déplace vers Actel de Bouira, on me répond que le réseau est saturé. Je ne sais pas combien d'années je dois encore attendre.» Un grand travail et beaucoup d'efforts sont à fournir pour le secteur des TIC à Bouira.