Les athlètes algériens, qui ont participé aux Jeux paralympiques de Londres 2012, feront-ils avancer la cause de cette catégorie souvent ignorés et peu aidés par les différentes parties du mouvement sportif national ? Peu sûr. Une fois les cérémonies, réceptions et discours de circonstance arrachés au bout d'efforts souvent surhumains sur les sites et pistes sportives, les représentants de handisport retomberont dans l'anonymat jusqu'à la prochaine grande manifestation sportive programmée en 2016 au Brésil. C'est le lot de cette catégorie de sportifs qui a valu à l'Algérie de très belles satisfactions à Londres, où les athlètes handisport ont remporté 19 médailles, dont 4 d'or, et ont amélioré le classement de l'Algérie (26e place) par rapport à ce qui a été réalisé en Chine, lors des précédentes olympiades. Avec un peu plus de moyens, d'égard et d'attention, la moisson aurait été plus conséquente. Ces hommes et ces femmes qui se battent quotidiennement pour surmonter les difficultés qui entravent leur volonté de s'épanouir dans le sport ne sont pas toujours bien accompagnés dans ce domaine. Pour le commun des mortels, faire du sport est parfois aisé. Il suffit de le vouloir seulement. Mais pour les athlètes de handisport c'est un combat de tous les instants. Chez eux, la volonté à elle seule ne suffit pas. Ils dépendent totalement des structures et des moyens que les autorités dégagent à leur profit. Réaliser, ensuite, une performance, comme ils l'ont fait à Londres, relève de l'exploit. Ils pratiquent des disciplines techniques qui exigent un matériel approprié qui, malheureusement, n'est pas souvent mis à leur disposition. A Londres, un médaillé algérien n'aurait jamais pu accéder au podium sans la sollicitude et le geste d'un entraîneur tunisien qui lui a offert deux boyaux de roues pour concourir en finale et remporter le bronze. Les athlètes de handisport doivent bénéficier d'une prise en charge matérielle de qualité pour leur permettre de vivre leur passion et surtout de se sentir citoyens à part entière malgré leur handicap physique. L'Etat a des devoirs envers les handicapés. Pour l'instant, il est loin de les avoir tenus comme l'atteste la prime octroyée aux médaillés des Jeux olympiques et paralympiques. Aux premiers, il offre 3 millions de dinars pour une médaille d'or et seulement la moitié aux seconds. C'est ce fossé qu'il faut combler rapidement pour qu'enfin les handicapés se sentent des citoyens à part entière.