On peut traduire Al Mouhaqiq Asseri, le nouvel hebdomadaire qui vient de paraître, dirigé par notre collègue Habet Hannachi par « l'enquêteur secret » ou même « l'agent secret » : on n'en est pas loin en parcourant les 32 pages du premier numéro. Le produit éditorial semble basé sur la fouine, l'investigation et le matraquage des tabous. Chadli Bendjedid, le président déposé en 1992, revient dans un entretien exclusif sur sa biographie familiale expliquant que son père El Hadi n'a jamais été « gaïd » et que lui-même n'a jamais été dans les rangs de l'armée française. Une réponse, selon le journal, aux affirmations des ouvrages de Mohamed Harbi, Benjamin Stora et Achour Chorfi. Un article parle de l'élection mouvementée du nouvel amenokal, des joutes budgétaires entre l'APN et le ministère des Finances, Kaci Tizi Ouzou évoque le pèlerinage à la Mecque offert par le président Bouteflika et Rachid Boudjedra tire à bout portant sur Assia Djebar qu'il traite de « perfide » et sur Yasmina Khadra qu'il ne considère pas comme un écrivain. Boudjedra qui aime bien le style de H'mida Layachi, écrivain, journaliste, directeur du quotidien Djazaïr News. Ce dernier est également présent sur les colonnes d'Al Mouhaqiq. Dans un entretien à épisodes, il évoque sa carrière de journaliste, annonce la création prochaine d'un autre quotidien francophone et devra, dans les prochains numéros, dévoiler sa rencontre avec Madani Mezrag, le chef de l'ex-AIS à Jijel, ses relations avec Larbi Belkheir, le défunt Aboubakr Belkaïd, etc. A noter la participation de l'écrivain Merzak Bagtache dans le cahier Analyse avec un article « L'archipel des langues », et la profusion de brèves indiscrètes sur le monde politique, économique et médiatique, ainsi qu'une sélective revue de la presse mondiale. Les rubriques sont variées (pages médias, téléphonie, détente, islamiyate), et la maquette rend agréable une lecture rapide qui va à l'essentiel.