Les amateurs de la «Nuit blanche» d'Oran s'apprêtent à «passer» ce soir une quatrième édition qui s'annonce plus étoffée que les précédentes avec notamment la mise à disposition des organisateurs, principalement l'Institut français en partenariat avec la mairie d'Oran, de lieux inexplorés jusque-là. Il s'agit notamment d'une ancienne usine de textile désaffectée et des locaux du futur musée d'art moderne d'Oran (les ex-Galeries de la rue d'Arzew). La manifestation, placée cette année sous le signe d'«Oran ville lumière», mettra en scène les expositions, les projections vidéo et les installations d'artistes algériens et étrangers qui animeront la ville et porteront l'art contemporain dans la rue. Quelques façades d'immeubles où des vitrines de magasins ont déjà servi par le passé comme supports de projection. Plusieurs autres lieux (cafés, restaurants) ont proposé à leurs clientèles, à titre exceptionnel, des activités similaires. Le public de l'Institut français mis à part, la Nuit blanche peine jusque-là à attirer un large public mais l'attraction de l'événement va crescendo. Concept nouveau initié par la ville de Paris depuis une dizaine d'année, la Nuit blanche va peut-être, un jour, avec la multiplication des nouvelles initiatives, avoir un écho plus large dans la cité de Sidi El Houari dont la vie culturelle nocturne ne concerne pour le moment que le seul mois de ramadan. Un aperçu des œuvres qui seront proposées a été donné jeudi lors d'une cérémonie organisée au Méridien. On retiendra le concept «Ciné-mix», un spectacle du groupe No slave no more qui marie projection en boucle d'extraits choisis d'un film (The hunchback of Notre Dame) datant de 1923 et une musique originale jouée en direct. Cette performance en six actes, signée par le vidéaste Christophe Bedrossian et les musiciens Jérémie Zenou et LeonOuillon, est incluse dans le programme intitulé «Usines en délire» prévu à l'intérieur de l'usine en question. Représentant le festival Marseillais Instants Vidéo qui s'intéresse aux formes expérimentales les plus pointues de la vidéo et du numérique, Marc Mercier, présent à la cérémonie, est venu avec 8 propositions d'œuvres d'artistes internationaux à l'instar de la n°6 (Brésil) intitulée «Cadavre exquis» et inspirée, comme suggéré par le titre, du surréalisme. Autre partenaire représenté par Mamia Bretesche, Metropolart associé au collectif Vidéo Appart promet cette année «une nuit plus blanche que les précédentes» et son projet conçu en collaboration avec Tatiana Indira Cruz est placé sous l'intitulé générique, particulièrement poétique, de «Songe d'une nuit blanche», référence au grand dramaturge anglais William Shakespeare. Une douzaine d'artistes sont associés à ce projet à l'instar d'Alexandra Loewe, également présente à la cérémonie. L'auteur Vladimir Nabokov est l'un des centres d'intérêt de l'artiste qui a consacré à cet écrivain russo-américain plusieurs travaux liés non pas seulement aux personnages de ses romans mais aussi à sa passion pour les papillons. Cet artiste qui déploie son talent sur plusieurs registres et proposera d'autres vidéos centrées autant sur l'espace (Mare MediTarra, la Mer Méditerranée) et ce qu'il renferme comme diversité que le temps (365), une préoccupation intime. Pour le directeur de l'IF, GaetanPallan, chef d'orchestre de cet événement, d'autres surprises attendent le public intéressé à condition de rester éveillé.