Parcours Video'Appart, un projet conçu par l'association Metropolart Cities & Artists, semble séduire les habitants de la métropole de l'Ouest qui, de tout temps, fut une ville de tradition culturelle, ouverte à la musique et à tous les arts vivants. La ville d'Oran est une véritable audience et son public est un public curieux, réceptif à toutes les formes d'art, assurent les créateurs de cette nouvelle forme d'expression, Mamia Bretesché et Sadek Rahim, qui tiennent à préciser que cet art nouveau en Algérie est par contre très en vogue dans de nombreuses métropoles européennes. Video'Appart, nous explique Sadek Rahim, jeune artiste multimédia d'origine oranaise, est un nouveau concept d'art qui vient pallier le manque d'espaces culturels (musées, galeries, etc.) dans notre pays en surprenant par des projections dans des endroits inattendus et insolites tels que des appartements privés, des garages, des façades d'immeubles, des terrasses ou des cafés. C'est aussi une nouvelle forme de présentation pour continuer la vie de l'œuvre au-delà de l'atelier ou du studio. C'est l'art du multipliable, de l'hybride, du mutant. Dans son casting artistique composé de nombreux artistes étrangers tels que Yun Aiyoung (France-Corée), Nada Al Jasmi (Emirats arabes unis), Carolina Ariza (France), Barry Anderson (USA), Brooke White (USA), Group Eltiqua (Palestine) Florence Girardeau (France), Sinasi Gunès (Turquie), Farida Hamak (France) Luke Lamborn (USA), Rikke Lundgreen (Norvège), Hassina Sakhri (Emirats arabes unis), Larissa Sansour (Palestine), Surekha (Inde), Hugo Verlinde (France), Véronique Sapin (Emirats arabes unis/France), Mamia Bretesché sélectionnera aussi les interventions et performances d'artistes plasticiens oranais tels que Sadek Rahim, Abdelhamid Aouragh, Adlan Djefal et Karim Sergoua. “Ma passion profonde se voue exclusivement à l'art et aux artistes en général, et pendant très longtemps, j'ai tenu une galerie d'art à Paris où j'ai mis en avant de nombreux artistes algériens comme Aouragh, Rahim, Djefal et certains autres comme Malek Salah. Aujourd'hui, je réside à Dubaï où je poursuis mes activités en exposant pour le compte de la Fondation culturelle El Sarkal, qui m'a donné carte blanche pour exposer les artistes maghrébins et en particulier algériens”, nous confie Mamia. Et d'ajouter : “J'ai notamment proposé un autre projet,que nous avons monté avec une amie à Paris, qui s'appelle Video'Appart, qui consiste à projeter dans des appartements privés et des endroits qui semblent anodins ou laissés de côté des œuvres d'artistes vidéastes afin de reconquérir l'espace urbain d'une ville. Ce qui m'a vraiment séduit à Oran, qui est ma ville natale et que j'aime beaucoup, ce sont les potentialités artistiques qu'elle recèle. Oran grouille de jeunes talents et l'association a permis à ces artistes, tous arts confondus, d'offrir leurs performances ou d'exposer leurs œuvres dans des sites merveilleux comme le SDH (Sidi El-Houari) où une projection sur les murs du vieux hammam a eu lieu. Je suis convaincue que la ville d'Oran mérite des centres d'art contemporain. Il y existe de nombreux lieux magnifiques pouvant servir d'expression culturelle et qu'il suffit tout simplement de réhabiliter.”