La clôture des listes de candidatures aux prochaines élections communales ne s'est pas déroulée dans la sérénité à Boumerdès. La tension semble n'avoir épargné aucune formation. A commencer par le FLN qui a failli ne pas déposer la liste APW en raison de la perte de dossiers de certains candidats à quelques heures du délai de dépôt. Mais les échos qui nous sont parvenus indiquent que c'était «un coup monté» qui visait à créer la diversion car la composante de la liste, drivée par un ancien sénateur, Ziane Khoudja, n'était du goût de certains militants du parti, notamment ceux qui appellent au rajeunissement du parti. «Ce sont toujours les mêmes qui reviennent. On n'a jamais donné leur chance aux jeunes d'émerger», s'étonne un militant de Corso. Les luttes d'intérêt qui minent le plus vieux parti sont réapparues également au sein de la section de Naciria. Le désaccord et l'entêtement des uns et des autres ont même empêché les candidats de déposer leurs listes à la DRAG. «La guéguerre sur celui qui va chapeauter la liste s'est poursuivie jusqu'à la soirée de mercredi. Certains se sont emparés de certains dossiers, d'autres du cachet de la section», dit un militant de la localité. Ce genre d'incidents est signalé aussi à la section de Taouarga. Le secrétaire général de la section se serait emparé des dossiers des candidats avant de se placer en tête de la liste, laissant ses camardes sur les nerfs. Cette fois, le FLN se présentera dans 31 localités sur les 32 que compte la wilaya. La liste de la commune du chef-lieu de wilaya sera conduite par notre confrère de Liberté, Ibaouni Hamoud. Celui-ci, connu pour être un ancien syndicaliste, est suivi par un cadre de Sonatrach et une enseignante. Le FFS sera également présent dans 31 circonscriptions. Mercredi dernier, de nombreux militants de la section FFS de Timezrit se sont déplacés au siège de la fédération pour dénoncer «les tentatives malveillantes» de changer la tête de liste, M. Berrara, par un autre candidat. D'autres militants ont exprimé leur mécontentement contre le «non-respect des directives du parti quant à la constitution de la liste de l'APW». Celle-ci est chapeautée par un ancien cadre de l'éducation, M. Mokrani, suivi du secrétaire national chargé à l'organique, M. Kader, tous deux de la daïra des Issers. Le RND, lui, a réussi à constituer des listes de candidatures dans toutes les communes de la wilaya. Sa liste APW sera conduite par M. Dramchini, un sénateur dont le mandat expirera en décembre prochain. Avant-hier, de nombreux militants nous ont contactés pour faire part de leur indignation contre «le retour de ce cacique». «Pourquoi il ne laisse pas la chance aux autres ? D'ailleurs, je me demande de quel droit il s'est porté candidat», s'interroge un militant de Boumerdès, qui soupçonne le concerné de vouloir se repositionner en prévision des prochaines sénatoriales. Un autre militant note que «cette manière de faire la politique a déjà poussé de nombreux militants à claquer la porte» ; la plupart ont atterri au MPA de Amara Benyounès. Le premier responsable de cette formation au niveau local n'est d'ailleurs qu'un ancien député du RND, M. Rekas. Celui-ci nous a avoué que «50% de la composante de son nouveau parti sont des dissidents du RND». «Notre parti a constitué une liste APW et sera présent dans 19 communes et à l'APW. Celles de Chabet El Ameur, Corso, Zemmouri, Cap Djinet et Sidi Daoud sont toutes chapeautées par d'anciens Rndistes», annonce-t-il. M. Rekas se targue d'avoir même une femme tête de liste dans la commune de Souk El Had. Le RCD a, lui aussi, placé une femme, Mme Zitouni, à la tête de sa liste APW. Le RCD a présenté des listes dans 7 communes, alors qu'il en avait constitué 12 en 2007. «On ne s'est présentés que là où nous avons des militants qui peuvent surveiller les urnes, car nous savons d'avance qu'il y aura fraude», se justifie Ahcène Mezir, un membre du conseil national du parti. Autre formation ayant perdu du terrain, le PT, qui a déposé 8 listes de candidatures, dont une à l'APW drivée par un cadre de l'UGTA, contre 26 en 2007.