Certains clubs sportifs amateurs de la wilaya de Boumerdès sont dépourvus de moyens les plus élémentaires leur permettant de former des athlètes de haut niveau et de développer la pratique sportive locale. L'exemple le plus édifiant illustrant cette amère réalité est le cas du Club Riadhi de la commune des Issers (CRI). Ce dernier, comptant six sections sportives, dont une école de football, une autre de natation, une section de tennis et 2 sections de hand-ball, patauge actuellement dans des difficultés insurmontables. Son président, Mohamed Meftah, les résume ainsi : manque de commodités dans les salles d'entraînement, absence de moyens financiers, augmentation des frais d'engagement des clubs dans les compétions locales, discrimination en matière d'octroi de subventions, obligation de paiement de frais d'entraînement dans les stades gazonnés et les piscines, etc. Pourtant, les résultats obtenus par ses jeunes athlètes sont plus que satisfaisants. «Notre école de football a été sacrée championne de wilaya en 2010 et 2011. Nos athlètes des arts martiaux occupent les premières places à l'échelle nationale. On a aussi deux athlètes à l'équipe nationale de Yuseikan-budo», nous dira M. Meftah, avouant les contraintes qui l'empêchent d'aller de l'avant depuis plusieurs années. Il se plaint surtout de l'état déplorable dans lequel se trouve la salle de sport, mitoyenne au stade. «L'APC l'a totalement abandonnée. Elle n'est dotée ni de sanitaires ni de douches», déplore-t-il. La même situation prévaut également à la salle du village agricole Labid, une infrastructure qui manque aussi de vestiaires et de tapis». S'agissant des moyens matériels, il souligne que «la DJS leur octroie chaque an quelques ballons et un jeu d'équipements. Cette année nous ne pouvons même pas nous acquitter des frais d'entraînement à la piscine semi-olympique et au stade de gazon industriel qui jouxte la salle omnisports. Les 50 000 DA qui nous ont été accordés par la DJS en 2011 n'ont même pas suffit de régler les frais d'engagement de nos sections dans les compétitions de wilaya», ajoute notre interlocuteur, expliquant que la fédération de football exige par exemple 50 millions de centimes par an. «L'année passée, par exemple, nous n'avons pas pu satisfaire cette demande car nous n'avions bénéficié d'aucune subvention. La ligue des arts martiaux demande encore 20 000 DA, alors qu'elle ne délivre même pas d'attestation pour ceux qui obtiennent de bons résultats. Je me demande où va tout cet argent. En 2009, nous avions été contraints de signer un engagement avec la ligue de Tizi-Ouzou, qui exige 5 000 DA. Comment voulez-vous qu'on forme nos athlètes face à tels problèmes ?», se désole encore M. Meftah, qui indique en outre que l'APC ne leur a versé aucun centime depuis 2005. «Les responsables locaux ne donnent qu'à ceux qui les soutiennent. Le maire a crée deux associations en 2010. En 2011, il a octroyé 600 millions pour l'association Essalam qui a une section de foot uniquement. L'autre, présidée par le responsable de la commission sociale, a disparu. Nous avons dénoncé notre exclusion à maintes reprise, mais personne ne nous a prêté attention», regrette-t-il.