La France par le biais de son Président de la République vient de reconnaître les massacres du 17 octobre 1961. Cela intervient 51 ans plus tard. La presse française a qualifié ce jeudi 18 octobre, cette reconnaissance de «première». Une première donc qui ne fait pas l'unanimité en France.Jean-Marie Le Pen du parti du Front National a considéré que Hollande « n'a pas autorité de reconnaître « la culpabilité ou l'innocence de la France ». Ce jeudi 18 octobre, Marine Le Pen du FN a estimé que la reconnaissance des événements du 17 octobre 1961 par François Hollande "salit" et "divise" la France."Je trouve que tout cela est profondément destructeur, profondément diviseur de la société française"a-t-elle appuyé. Selon Marine Le Pen :"c'est pour faire plaisir au FLN (Front de libération nationale,) qu'il (le président) a accepté cette reconnaissance sur un événement dont vous savez pertinemment, même si on ne le dit pas dans les médias, qu'il est éminemment contesté dans la réalité de ce qui est exprimé ». François Fillon ancien premier ministre a quant à lui déclaré ceci : « bien sûr qu'on peut reconnaître. Mais il y a aussi les crimes en Algérie au lendemain de l'indépendance, les massacres contre les harkis, les archives algériennes jamais ouvertes. Ou on met tout sur la table, ou on ne le fait pas ». Une réaction dont les arguments sont similaires à ceux avancés par Marine le Pen. Il a ainsi soutenu que «"le FLN a été responsable de milliers de morts, ils ont massacré les harkis, ils ont été coupables de milliers de mutilations (...) Après l'indépendance, ils ont continué à assassiner les harkis (...) ils ont pillé et détruit les tombes. Encore aujourd'hui on a toujours pas réussi à récupérer les corps des familles de pieds noirs et de familles de harkis". Pierre Laurent secrétaire général du parti communiste français a estimé sur le site Internet de son parti que «c'est une victoire de tous les militants anti-colonialistes et un coup porté à tous ceux qui cherchent aujourd'hui à réhabiliter les prétendus bienfaits de la colonisation ». Et de poursuivre: «le crime d'Etat enfin reconnu, il doit maintenant s'accompagner de la dé-classification des archives pour que la vérité sur la responsabilité du pouvoir politique et du préfet de police de l'époque, Maurice Papon, puisse être totalement mise en lumière. Je souhaite que la majorité du Sénat se rassemble pour soutenir cette exigence dès mardi prochain ». Dans un entretien dans le Nouvel Observateur ,l'historien français Gilles Manceron considère quant à lui que "c'est une date qui doit marquer un début. Le début d'un processus de la part de nos institutions et de notre société. Ce n'est pas la fin de quelque chose". En réaction aux critiques de la droite française, le géopolitologue français Pascal Boniface s'est, dans son post sur sa page facebook interrogé sur le pourquoi "de nombreuses critiques s'elevent contre les declarations de Francois Hollande a propos des massacres du 17 octobre 1961. "Que veulent ils signifier ? Qu il n y a pas eu de massacres? Que personne n'etait responsable?(...). Pour cet historien "C'est en regardant lucidement son passé qu un pays peut voir l'avenir. En reconnaissant ses crimes la France ne s'abaisse pas elle se grandit", estime-t-il.