Les travaux du deuxième congrès du Conseil national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Cnapest) ont été ouverts hier à Alger. Plusieurs points seront débattus par les enseignants durant deux jours. Outre le renouvellement des structures du syndicat, les responsables du Cnapest devront débattre de la nouvelle plateforme de revendications. La révision des examens de fin de cycle, notamment le baccalauréat, figure en tête des priorités de cette organisation syndicale pour les années à venir. C'est ce qu'a confirmé le coordinateur du Cnapest, Nouar Larbi, à l'ouverture de cette rencontre. Le syndicat plaide pour la réhabilitation des prérogatives des conseils de classe et la suppression de la limitation des cours concernés par les épreuves du baccalauréat. «Le ministère de l'Education nationale ne doit plus céder au chantage des élèves qui exigent, avec des manifestations de rue, toujours moins de cours», estime Nouar Larbi. «Il est temps de rendre des comptes à la société et d'exiger une école de qualité. Le Cnapest doit élever le niveau de ses revendications en se basant sur les revendications pédagogiques. Nous devrions exiger l'amélioration des programmes et la révision des modalités d'examen pour atteindre des standards régionaux et internationaux et rompre définitivement avec les critères de passage au niveau supérieur basés sur la quantité au détriment de la qualité», propose-t-il. Prétendre à une réforme ne peut se faire sans une formation de qualité des enseignants sur les programmes d'enseignement. L'Etat a engagé des milliards de dollars dans le secteur de l'éducation et c'est aux syndicats autonomes de veiller à ce que le résultat soit à la hauteur des dépenses. Ainsi, le Cnapest présente un projet de débat sur les réformes engagées dans le secteur et le degré de réalisation des objectifs. Les congressistes voteront aussi pour l'élargissement ou non des bases du Cnapest. Le bureau sortant a proposé l'ouverture des portes du syndicat aux enseignants des paliers moyen et primaire. Syndicat, voix de l'opposition Le congrès du Cnapest se déroule «dans un contexte particulier», selon des intervenants issus d'autres formations syndicales invitées. Selon M. Rahmani du Conseil national des enseignants, les pouvoirs publics ne peuvent continuer à ignorer les syndicats autonomes s'ils veulent mobiliser la société algérienne. «Il faut un nouveau discours», estime M. Rahmani. Pour le docteur Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), les syndicats autonomes sont en train de jouer le rôle des partis politiques, absents sur le terrain. «Les syndicats autonomes sont devenus une tribune d'expression pour toutes les revendications que les partis politiques ne veulent ou ne peuvent plus porter», dit-il. Les pouvoirs publics continuent de réprimer toute voix contradictoire, d'où l'interdiction de tout bloc de syndicats. «La dernière tentative de créer la confédération nationale des syndicats autonomes n'arrive toujours pas aboutir», indique-t-il. «Les pouvoirs publics s'abstiennent de donner un avis favorable à tout ce qui est différent du partenaire officiel, l'UGTA», soutient le même syndicaliste. De son côté, maître Bouchachi, de la Ligue algérienne des droits de l'homme, déplore le bilan négatif de l'école algérienne depuis l'indépendance.