Le temps des effets d'annonce est révolu pour l'Algérie. Elle souhaite des dispositions concrètes pour le développement des énergies renouvelables et la réduction des émissions de gaz à effet de serre, a signifié hier le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, dans un discours prononcé par son représentant, Noureddine Boutarfa, PDG de Sonelgaz, à l'occasion de la 3e édition de la conférence Desertec à Berlin. L'intervention algérienne a clarifié certains points qui freinent la mise en œuvre du programme Desertec : «Il est urgent de trouver des solutions concrètes à des problèmes qui freinent les investissements et le développement des énergies renouvelables, notamment dans les pays émergents. Il est également urgent de dépasser les différences d'approche sur les moyens d'agir et les efforts à fournir.» «De manière générale, des efforts doivent encore être entrepris pour rendre la réglementation plus favorable à la promotion de la production d'énergie électrique à partir de sources d'énergies», a relevé le ministre dans son message. Concrètement, le partenariat n'est pas encore défini dans le temps et les modalités de sa mise en œuvre sont toujours inconnues. Les problèmes de l'accès aux marchés, aux financements des investissements dans le transport de l'électricité et les limites techniques de la transmission de l'électricité sont encore non résolus. «On a dit oui à Desertec, mais il faut que la demande d'énergie existe, que les financements soient disponibles et les risques équitablement partagés», a affirmé M. Boutarfa lors d'un panel consacré «aux jonctions pouvant exister entre l'Algérie et la Tunisie dans ce domaine». Il a estimé que les complémentarités entre les pays du Maghreb peuvent être en faveur d'un marché maghrébin commun. Cependant, l'industrialisation est d'une importance capitale pour les pays de la région MENA. «Pour permettre à l'énergie verte produite au Sud d'être intégrée dans le marché européen, il paraît utile de disposer d'un mécanisme de soutien pour garantir la faisabilité économique des projets», a-t-il encore dit. M. Boutarfa a indiqué par ailleurs que l'étude concernant le projet avec DII portant production en Algérie d'une puissance totale de 1000 MW en énergie renouvelable, dont 90% seront dédiés à l'exportation, sera bientôt prête.