L'association des sports équestres de Constantine (ASEC) se prépare à abriter le championnat d'Algérie Espoir d'équitation, qui aura lieu les 23 et 24 du mois en cours. C'est ce que nous a confié son nouveau président, Anis Belhout. «C'est grâce au cavalier Mohamed Boutamra de l'ASEC qui a décroché l'année précédente le prix du championnat d'Algérie Espoir, que la wilaya de Constantine a été choisie par la fédération nationale d'équitation pour organiser cette manifestation sportive, laquelle accueillera les cavaliers de plusieurs wilayas du pays», a-t-il précisé. L'ASEC, qui est un héritage de l'ancien centre hippique populaire de Constantine (CHPC), active depuis 1968 au club hippique du Polygone (sur la route de Sétif). L'association risque fort de perdre le titre qu'elle tente de préserver. Nous saurons qu'en raison de l'état dégradé de ce site, les sportifs adhérents à l'ASEC (69 cavaliers toutes catégories confondues) ont réduit les séances d'entraînement. Leur président explique : «A défaut de lieux sécurisés pour le cavalier et son cheval, notamment celui de l'hippodrome qui a été vidé de son sable, nos cavaliers s'entraînent de moins en moins. Le champ de course constitue un réel danger pour les chevaux de compétition ; les conditions requises pour une meilleure préparation des chevaux sont inexistantes; les chevaux sont des animaux qui aiment la liberté, la nature et le calme. Ce qui fait largement défaut dans ce lieu, devenu une véritable prison pour ces bêtes ; souvent on les amène loin d'ici pour s'exercer.» Et d'ajouter : «Notre mission qui est celle de défendre le titre sera, sans doute, ardue et doit fournir davantage d'efforts.» Il faut dire que le problème d'incommodité du club a freiné depuis des années, l'émergence de la pratique de l'équitation au sein de l'ASEC, pénalisant ainsi des milliers d'amateurs de ce sport qui ont voulu rejoindre le club. «Nous avons 12 chevaux, et l'endroit ne peut contenir une centaine de postulants. Le sport équestre est bien différent des autres disciplines ; prendre soin du cheptel demande des moyens matériels et financiers que le budget annuel de l'association ne peut couvrir», a-t-il argumenté. En outre, le projet du transfert de ce club vers un autre site, suite à une décision du wali lors d'une visite sur les lieux il y a plus d'un an, tarde à se concrétiser. Il faut avouer que les préparations ayant précédé cet événement national ont mis à nu les carences du club en terme de logistique et confirmé que la situation est chaotique. «Depuis quelques mois, nous avons entamé des travaux de restauration, notamment la réinstallation des robinets, les maréchaleries et l'aménagement de 57 box. Ce nombre infime de stalles d'écuries va pénaliser les participants, car d'habitude ces championnats se jouent avec 100 chevaux. Pour l'hippodrome, nous allons faire du bricolage, car le coût de sa remise en état dépasse nos recettes financières», a-t-il précisé. Tout compte fait, l'avenir du sport équin à Constantine repose, selon notre interlocuteur, en premier lieu sur l'acquisition d'un terrain pour les futurs cavaliers de la ville, puis sur la notion de sponsoring pour arriver à une autonomie financière à travers l'instauration d'autres activités annexes, comme la création d'un mini parc «village africain», avec des espaces de loisirs et de jeux, des restaurants et des randonnées équestres au profit du grand public. Ce sont des solutions à réaliser d'urgence pour assurer la survie du cheval et l'entretien des lieux.