C'est à une grave situation à laquelle sont confrontés les habitants de la localité de Raffour, relevant de la commune de M'chedallah à l'est de Bouira. L'interconnexion enregistrée il y a quelques jours des deux réseaux de l'eau potable avec celui des égouts dans plusieurs endroits a provoqué plus de 120 cas de personnes atteintes par une gastro-entérite aigue, liée à la consommation des eaux polluées. Ce chiffre est appelé à la hausse, car même des écoliers ont été atteints, sans parler des autres personnes qui consultent des médecins privés. «Je suis passé par deux jours de fièvre aigue, suivie d'une diarrhée le troisième jour», témoigne un quinquagénaire de Raffour. Le Collectif des Habitants du village a été le premier à alerter les autorités depuis des mois dans une plate-forme de revendication, sur le danger qui plane sur la santé publique. Des cas similaires de maladies à transmission hydrique (MTH) ont été enregistrés en 2010 sans que cela ne fasse bouger les responsables et les pouvoirs publics. «On a demandé la rénovation du réseau AEP qui est usé et mal fait. La dernière réclamation remonte au mois de juillet dernier. Les promesses ont trainé à se concrétiser. Voilà où on en est arrivé. Fort heureusement il n'y a pas eu de décès», déclarent les membres du Comité du village. Cependant, aucune campagne de sensibilisation n'a été engagée pour limiter les dégâts, car le nombre des malades ne cesse d'augmenter depuis le début du mois. «C'est le comité qui a alerté la population via un affichage et un appel depuis les minarets des mosquées afin de s'abstenir de consommer l'eau du robinet. Après les avoir alertés, les services de l'ADE ont procédé de même le lendemain», affirment encore les membres dudit comité.