Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) organisera, samedi prochain, une table ronde sur des réformes du système éducatif. Le bilan «est peu reluisant compte tenu de la surcharge des classes, du manque d'enseignants, de leur situation socioprofessionnelle et de la teneur du programme», explique-t-on au niveau du CLA qui a préparé une réflexion sur le bilan des réformes appliquées par Benbouzid, et que le ministre actuel de l'Education veut évaluer, à l'occasion d'une conférence prévue en janvier 2013, avait-il déjà annoncé. Le syndicat compte présenter une réflexion intitulée «Arrêter l'improvisation dans l'Education. Nos enfants ne sont pas des cobayes». La réflexion passe en revue toutes les étapes de l'enseignement, telles qu'elles sont appliquées, dans le cadre des réformes. Les ravages de «l'improvisation des mesures» ont été exposés dans ce texte que le syndicat présentera samedi. On peut y lire : «C'est ainsi qu'en 2008, on a décidé en quelques heures de passer d'un passage au moyen après 6 ans d'études au primaire à celui de 5 ans dans le primaire, sans que les programmes aient été au préalable étudiés et que les incidences de ces initiatives aient été mesurées. Il est impossible de faire un travail efficace avec une technique si contraire à la bonne administration.» L'arabisation telle que prônée par les autorités algériennes a fait aussi ses ravages sur l'apprentissage des langues. Le syndicat fait le constat de l'échec des efforts fournis pour encourager l'enseignement des langues et des mathématiques en Algérie. Le CLA appelle à la création d'un conseil supérieur de l'éducation. Le syndicat se réfère aux rapports des experts sur l'école. Citant le rapport mondial sur l'enseignement pour tous, élaboré par l'Organisation des Nations unies sur l'éducation, la culture et les sciences (Unesco) en 2011, le CLA indique que le rapport relève que les élèves algériens n'ont pas acquis les principes de la lecture élémentaire même après cinq années d'enseignement primaire. «On considère que la priorité de la réforme actuellement est la mise en place rapide du conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique. Cette institution sera chargée d'élaborer les fondements d'une vision nationale de l'école algérienne, car le programme d'urgence de l'enseignement (2003-2013) a démontré le besoin d'une nouvelle décennie de réforme, qui ne repose pas sur des mesures gouvernementales conjoncturelles, mais sur une réforme globale qui ne peut être décidée que dans le cadre de ce Conseil», explique le CLA. Le syndicat propose enfin une série des mesures visant à «corriger» les lacunes constatées par les enseignants et autres encadreurs et diminuer des taux de déperdition et de violence au sein des établissements scolaires. Cette table ronde sera également une manière de rendre hommage à Redouane Osmane, fondateur du CLA qui s'est éteint le 15 décembre 2007, en pleine cours au lycée Emir Abdelkader à Alger. Le CLA prévoit le dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe du défunt au cimetière d'El Kettar (Alger), le 14 décembre.