Il dénonce par ailleurs la gestion de la carte scolaire. Une réunion syndicale regroupant tous les délégués des établissements secondaires de la capitale affiliés au Conseil des lycées d'Alger se tiendra le 26 septembre prochain. Au menu de ce regroupement, un débat autour de l'application de la réforme et la gestion de la carte scolaire. Faisant écho de l'improvisation dans l'organisation de la rentrée scolaire, le CLA critique le mouvement anarchique opéré dans le corps des enseignants. Après avoir décidé, à la fin de l'année scolaire écoulée, la suppression de postes pédagogiques, les autorités de l'éducation ont pris une mesure contraire à la rentrée. Ce qui, selon le CLA, a “provoqué un surcroît de précarité et de nomadisme des équipes pédagogiques”. Au lendemain du rassemblement qu'il a présidé devant le siège de l'inspection académique, lundi dernier, Radouane Osmane s'est déplacé à Liberté muni d'une déclaration contestant cette désorganisation. D'après ses estimations, le déplacement touche dans la capitale plus de 150 professeurs de l'enseignement secondaire, 200 enseignants du collège et sans doute le double dans le cycle primaire. “Les mêmes chiffres s'appliquent aux autres wilayas”, informe le porte-parole du CLA. C'est ainsi que des enseignants se sont retrouvés avec un volume horaire surchargé et d'autres sans emploi du temps et donc au chômage technique. “Les divisions pédagogiques étant déjà créées, il est impossible de les réaménager”, explique notre interlocuteur. La seconde illustration de l'esprit de précipitation dans lequel a prévalu la préparation de la rentrée réside, selon lui, dans l'introduction des nouveaux programmes de la réforme du secondaire sans l'initiation préalable du corps pédagogique. “Nous sommes au même niveau d'information que les élèves”, déplore M. Osmane. “De nouvelles matières comme la technologie et l'informatique ont été imposées aux enseignants sans que cela soit conforme à leur domaine de compétence”, note-t-il. Même les élèves n'y ont pas été préparés. “Les nouveaux programmes sont d'un niveau supérieur à leurs prérequis”, explique encore le syndicaliste. La réforme étant destinée théoriquement aux apprenants dont la scolarisation a coïncidé avec la mise en œuvre de la réforme. Ce qui fait dire au patron du CLA que “les décisions politiques l'ont emporté sur l'efficience pédagogique”. Au cours de l'entrevue qu'ils ont eue à l'issue de leur sit-in avec l'inspectrice, Mme Younsi, les délégués du syndicat ont exprimé une série de doléances. Ils exigent principalement l'association de la commission paritaire dans l'affectation de postes aux enseignants. En guise de promesse, la directrice de l'académie a promis la réactivation de cette instance. Pour autant, les animateurs du CLA sont loin d'être rassurés. Ils comptent faire du 5 octobre prochain, proclamé journée de l'enseignant, un rendez-vous pour la mobilisation. Auparavant, une série d'actions sont organisées, dont l'animation de débats au sein des lycées, y compris avec les parents d'élèves. S. LOKMANE