Selon le wali d'Alger, la livraison de ce projet est programmée au plus tard en été 2013. Le plan stratégique de la capitale, à l'horizon 2029, sera présenté, aujourd'hui, à la Maison d'Alger située à la rue Larbi Ben M'hidi, par le sémillant consultant urbanistique de la wilaya d'Alger, Amine Benaïssa. Jamais de mémoire d'Algérois un tel effort de pédagogie n'a été engagé pour expliquer les projets prévus dans ce programme. La Maison d'Alger, immeuble dont le concepteur, l'architecte Mohamed Larbi Merhoum vient de recevoir le deuxième prix d'architecture et d'urbanisme 2012, a accueilli les tables rondes hebdomadaires et des expositions ouvertes aux Algérois. Ce travail de proximité méritoire peut-il permettre de faire l'économie d'un effort sur le terrain pour concrétiser ce programme doté déjà d'une enveloppe de 202 milliards de dinars ? Combien de projets ont-ils été lancés et quelles sont les prérogatives de l'entreprise publique économique, la Société de développement d'Alger (SDA), chargée, annonce-t-on à demi-mot, du suivi du plan réparti en quatre étapes de cinq ans chacune (2009-2029) ? Le programme, qui a eu l'onction du gouvernement, connaîtra-t-il le même destin que les plans lancés par l'ancien gouverneur d'Alger, Cherif Rahmani, dont les projets ambitieux avaient connu un coup d'arrêt après son départ du siège de la rue Zighoud Youcef ? La Promenade du Millénaire n'a pas été réalisée totalement, comme l'avait souhaité le gouverneur. Et la nouvelle ville de Sidi Abdallah, autre projet ambitieux porté par l'actuel ministre de l'Industrie, connaît également des couacs dus, principalement, aux lourdeurs administratives. Le wali d'Alger, Mohamed Kebir Addou, s'est chargé de le rappeler lors d'une session de l'APW en 2010. M. Addou a planté une banderille à son prédécesseur. Interrogé sur le grand projet urbain (GPU) initié du temps de l'ancien gouverneur, et pour lequel un important budget avait été dégagé, le wali s'est s'étonné qu'on parle toujours de ce «semblant de projet». Les premiers projets prévus dans la première tranche du plan 2009-2014, (réhabilitation du centre historique d'Alger, requalification urbaine des quartiers implantés autour des grands équipements publics et macromaillage du transport urbain), ne sont pas encore véritablement lancés. Le projet d'aménagement de oued El Harrach, confié à un groupement algéro-coréen, n'est pas véritablement lancé, le chantier n'ayant été installé qu'en octobre dernier, alors que le «lancement officiel» s'est fait en juin, en présence de plusieurs personnalités importantes, dont l'actuel Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Projets multiples A l'exception des équipements autoroutiers et hydrauliques prévus dans d'anciens programmes, un seul projet du plan stratégique est sorti de terre : la Promenade des Sablettes, dont une partie est déjà prise en charge par l'entreprise publique, Meditram. Les travaux, prévus dans le cadre de l'aménagement global de la baie d'Alger, avaient été entamés par la libération d'emprises occupées par certaines entreprises de BTP depuis plus de trois ans. La livraison de ce projet se fera, comme l'a promis le wali, «avant l'été 2013». Des appels d'offres ont été lancés en fin d'année dernière pour la réhabilitation des immeubles de l'hypercentre. L'ouverture des plis a été faite et des observateurs prévoient l'octroi de ces projets à des sociétés étrangères «plus expérimentées». La wilaya a lancé, également, l'appel d'offres pour la réalisation de la «Promenade de l'Indépendance», qui s'est avéré infructueux. Un ensemble d'équipements est prévu de Riadh El Feth jusqu'aux Sablettes, en passant par le Bois des Arcades et du Jardin d'essai. L'on nous a affirmé que plusieurs entreprises, de niveau mondial, ont déjà soumissionné. La wilaya, qui a lancé un deuxième appel d'offres, a «pris son temps» pour le choix d'une entreprise qui «saura réussir cette œuvre». Le code des marchés publics retarde, nous assure une source, la concrétisation des projets. Plusieurs administrations ont vu, faut-il le rappeler, leurs prérogatives renforcées à l'occasion de ce plan, telles que les OPGI qui se chargeront de «driver» les sociétés qui se chargeront de la réhabilitation des immeubles de la capitale. La Société de développement d'Alger (SDA), dont les statuts ont déjà été rédigés, prendra en charge tous les projets. Les directions actuelles auxquelles ont été confiées certaines infrastructures verront leurs prérogatives diminuées, ou carrément annulées, comme c'est le cas de la direction de la jeunesse, des sports et des loisirs (DJSL), administration délestée des projets des stades de Baraki et Douéra, au profit de la direction des équipements publics (DEP).