Ils étaient trois sur la ligne de départ : deux anciens ministres de la Culture, Jean-Jacques Aillagon et Jack Lang, et l'ancienne candidate socialiste à l'Elysée, Ségolène Royal. Cette dernière s'est retirée, laissant la voie grande ouverte à Jack Lang. L'ancien ministre socialiste français de la Culture, Jack Lang, 73 ans, a été proposé par les autorités françaises à leurs partenaires des pays arabes pour diriger l'Institut du Monde arabe (IMA) basé à Paris, a annoncé hier le porte-parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot. «Les autorités françaises ont décidé de proposer à leurs partenaires des pays arabes de désigner Jack Lang à la présidence du haut conseil de l'Institut et à celle de son conseil d'administration. Les autorités françaises souhaitent permettre à l'IMA de poursuivre et d'amplifier ses missions qui apportent une contribution importante à la connaissance du monde arabe et aux échanges entre celui-ci et la France.» Avec cette proposition, le gouvernement français supprime la double présidence de l'IMA, critiquée dans un récent rapport de la Cour des comptes, l'organisme de contrôle des dépenses publiques. Une fois entérinée par les pays arabes membres du conseil d'administration de l'IMA, l'ancien ministre remplacera à la fois le président du haut conseil, l'ex-député UMP (droite) Renaud Muselier, et le président du conseil d'administration, Bruno Levallois, ex-inspecteur de l'Education nationale. Le député UMP, Renaud Muselier, avait reçu, en juillet, son congé de la part du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avec une échéance en novembre correspondant à la célébration du 25e anniversaire de l'IMA. Renaud Muselier avait pris la tête de l'IMA en septembre 2011, sur proposition de l'ancien président, Nicolas Sarkozy. Il n'aura gardé au final cette fonction qu'une année. Jack Lang a été ministre de la Culture entre 1981 et 1986, a rempilé entre 1988 et 1993, avant d'ajouter l'Education à ses fonctions entre 1991 et 1993 et de ne s'occuper que de ce dernier département entre 2000 et 2002. En juin, il avait échoué à rester député, battu dans les Vosges (Est). L'IMA est une fondation de droit français à visée culturelle. Son président est nommé sur proposition du président français. Implanté sur les bords de la Seine, l'IMA compte 140 salariés et un budget annuel de 24 millions d'euros pour moitié versé par la France, l'autre par les 22 Etats arabes membres du conseil d'administration.