L'agence postale Saim Mohammed (ex-Saint Charles) avait ouvert hier ses portes au grand soulagement de ce large public qui avait occupé la salle d'attente. Un public qui à l'image d'un sexagénaire ne cachait pas non sans un grand étonnement, sa satisfaction de pouvoir enfin retirer ce qui lui restait de sa pension de retraite. «C'est par pur hasard que je me suis posté devant la porte dans l'espoir presque perdu de la voir s'ouvrir et pouvoir enfin récupérer mon dû» a-t-il indiqué. Le bureau était ainsi bondé de monde dans une interminable file d'attente devant 2 guichets ouverts pour la circonstance. Bondée l'était également l'immense cour de la réception du courrier que comprend ce bureau de poste mais cette fois par les agents grévistes. Des agents venus, selon eux de tous les coins de la wilaya et qui se sont donnés rendez vous en ces lieux habituellement occupés par les citoyens venus réclamer leurs courriers qu'ils n'ont pu réceptionner. «Ce sont les anciens syndicalistes ainsi que les receveurs qui tentent de casser la grève en prenant la place des agents» dira cette postière qui s'est dite représenter ses collègues. «Nous avons retiré notre confiance à ces syndicalistes qui ne représentent qu'eux-mêmes. Nous avons pour notre part reçus des menaces de la part de l'administration. Mais nous poursuivrons notre lutte jusqu'à l'entière satisfaction de nos revendications» poursuit-elle. Des revendications au nombre de 14 selon la plateforme qui nous a été soumise, et qui comprend notamment l'éviction du Directeur général de l'entreprise d'Algérie Poste. «Une entreprise qui se dit déficitaire alors qu'elle se trouve sans concurrent sur le marché et dont ses responsables viennent de bénéficier dernièrement de larges primes d'encouragement» poursuit-elle. «D'où proviennent alors les 30 000 DA de prime qu'on nous a proposé puisqu'Algérie poste se dit déficitaire ?» s'interroge notre interlocutrice. «Nous sommes écrasés. Algérie poste est décrédibilisée au regard des citoyens» tempêtent d'autres agents. L'Administration d'Algérie poste représentée par son Directeur réfute tout en bloc ce qu'il considère comme pures allégations. «Vous pouvez vérifier de par vous-mêmes que ceux qui occupent les guichets sont de simples agents et non des cadres comme ils le prétendent. A l'inverse, nous informons notre fidèle clientèle que plusieurs bureaux, à l'instar de ceux d'Es-sénia, d'Oran Houha, (M'Dina Djedda), Sidi El Houari, Oran Saim (ex St Charles), Seddikia, Commandant Guerrab (Bir El Djir) et El Moudjahid (Miramar), ont rouverts. Une reprise certes timide, affirme-t-il, mais qui permet néanmoins de soulager quelque peu les usagers de la poste. Pour ce faire et afin d'éviter les bousculades et cohues dans les bureaux, nous avons fait appel aux services de police.» souligne-t-il.