La présence d'un commissariat sur la route de La Glacière, le barrage fixe de Oued Ouchayah, les rondes régulières des policiers n'ont pas dissuadé les agresseurs de commettre leurs forfaits. Habitant du quartier La Glacière, il n'imaginait pas qu'il serait agressé le lendemain du Mawlid ennabaoui et laissé pour mort. Un commerçant du quartier Fico à El Magharia (ex-Leveilley) a été agressé à l'arme blanche par une bande de délinquants. Refusant de leur remettre la recette de la journée, le malheureux qui sortait de son magasin vers 23h a été blessé de plusieurs coups de couteau au torse. «Devant la résistance de Abderahmane, ses agresseurs qui connaissaient sûrement l'itinéraire qu'il prenait chaque soir pour rentrer chez lui, l'ont blessé de sept coups de couteau. Le malheureux, qui a résisté un moment, a reçu également des coups de cageot sur le visage», raconte un résidant de la cité, dont les habitants étaient consternés par l'agression d'un vendeur très apprécié. La victime, la quarantaine et père de famille, retrouvé au petit matin par les riverains, a été admise à l'hôpital dans un état jugé très grave. «Il a perdu beaucoup de sang. Sa vie serait en danger», déplore un jeune de la cité. Les agressions sont devenues légion dans cette partie de la ville : vols à l'arraché, véhicules vandalisés, agressions à main armée. Les conséquences sont parfois dramatiques : un jeune trentenaire a été mortellement blessé il y a près de deux ans, alors qu'il tentait de récupérer son véhicule volé par deux jeunes qui s'y étaient vite engouffrés, alors qu'il était sorti pour jeter ses ordures dans une niche à l'entrée des cités. La présence d'un commissariat sur la route de La Glacière, le barrage fixe de Oued Ouchayah, les rondes régulières des policiers n'ont pas dissuadé des bandes de jeunes à commettre leurs forfaits. «Les agressions, renchérissent-ils, ne sont pas pour autant circonscrites dans les quartiers de la Glaciaire ou de l'ex-Leveilly. A Alger-Centre, de petites bandes de quartiers s'en prennent aux passants. Le vol de portables ou d'autres objets précieux, tels les bijoux, est souvent le mobile des agressions dont le nombre a connu une hausse importante ces derniers mois.» «Je n'ose pas circuler au-delà de 19h à Alger. Plus personne de mon entourage ne sort, à part quelques jeunes qui jouent aux dominos.» Des habitants du quartier Cadix ont assisté de visu au vol de véhicules stationnés au bas de leur immeuble. «Une bande bien organisée et disposant d'un matériel sophistiqué a été neutralisée. Moi-même, j'ai eu la porte de ma Clio fracassée», raconte un habitant de la rue Lumumba. La présence des services de sécurité dans les quartiers «chauds», où des petits caïds font régner leur loi sans craindre aucune autorité, n'est guère dissuasive. La présence de la sûreté urbaine de proximité, dans les quartiers de Belouizdad, Oued Koreiche, Bab El Oued, Bourouba, El Harrach, Bachedjarrah n'a guère réglé le problème de la petite délinquance. Des bandes de jeunes, sous l'effet des psychotropes, agressent de paisibles résidants des cités. A Aïn Naâdja, Gué de Constantine, un «couvre-feu» est imposé aux résidants à partir de la tombée de la nuit. «Les atteintes aux personnes et aux biens sont en hausse. Sortir le soir dans le quartier de Beaulieu ou PLM, c'est signer son arrêt de mort. Je me demande d'ailleurs à quoi servent ces caméras de surveillance implantées à tous les coins de rue et ces centaines de policiers qui sortent des écoles chaque année ? La police de proximité doit être réactivée. Les policiers sont souvent dépassés, malgré toute leur bonne volonté. Même les citoyens ne coopèrent toujours pas», estime une résidante du site AADL de Douéra où les agressions à main armée font craindre le pire à la population.