L'ONU exprime ses «profondes inquiétudes» face aux violences faites aux femmes et leur augmentation en Egypte, a annoncé, jeudi, une responsable de l'organisation mondiale, chargée de la promotion de l'égalité des sexes, citée par un porte-parole. «La directrice exécutive de l'agence ONU Femmes, Michelle Bachelet, a exprimé jeudi ses profondes inquiétudes face à l'escalade de la violence faite aux femmes en Egypte», a déclaré Eduardo del Buey, porte-parole adjoint de l'ONU, lors d'un point de presse quotidien. Environ 25 femmes auraient été victimes de harcèlement sexuel ces derniers jours à la place Tahrir, dans le centre-ville du Caire, la capitale égyptienne. Certains cas auraient comporté une violence extrême, selon le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH). «ONU Femmes est profondément préoccupée par la gravité des attaques récentes envers des femmes, incluant des cas de harcèlement sexuel, dont plusieurs sont survenues sur la place Tahrir, endroit même où des femmes se sont rassemblées pour contribuer à bâtir un meilleur avenir pour leur pays», a déclaré dans un communiqué la directrice exécutive d'ONU Femmes. «ONU Femmes appelle le gouvernement et le peuple égyptiens à prendre une position ferme contre toute forme de violence faite aux femmes et aux filles, et à promouvoir les droits humains pour tous, incluant le droit des femmes de vivre sans violence ni discrimination, et de participer pleinement à la vie sociale, économique et politique», a précisé M. del Buey. «Force vibrante de la société civile, les femmes continuent de se battre pour leurs droits, une participation égale aux prises de décisions, et le respect des principes de la révolution par les plus hauts dignitaires d'Egypte», a ajouté Mme Bachelet dans le communiqué. L'Egypte est en proie à des affrontements violents, qui ont fait au moins 52 morts et plus de 2000 blessés au cours des six derniers jours. Ces confrontations ont incité, lundi dernier, le Conseil de la Choura (chambre haute du Parlement égyptien) à approuver un projet de loi permettant au président Mohamed Morsi de déployer des forces armées dans les rues de trois provinces côtières en proie à des agitations, soit Port Saïd, Suez et Ismaïlia.