L'Algérie et la Russie confirment la convergence de leurs points de vue sur le règlement des conflits au Moyen-Orient et au Sahel. Les deux pays réitèrent leur préférence pour la solution politique. «Nous avons confirmé nos points de vue sur la façon de promouvoir la réforme du système international. Tout d'abord, en ce qui concerne la suprématie du droit, le rôle central de l'ONU et de son Conseil de sécurité, nous avons réitéré la nécessité de résoudre les conflits par des moyens politiques et diplomatiques, sans intervenir dans les affaires intérieures d'Etats souverains», a affirmé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à l'issue de l'audience que lui a accordée, lundi soir à Alger, le président Abdelaziz Bouteflika. Sergueï Lavrov, qui est en tournée en Afrique, précise qu'Alger et Moscou «privilégient le dialogue politique» pour régler les «situations tragiques qui ont été créées en Syrie et au Mali». S'agissant des relations bilatérales entre les deux pays, le chef de la diplomatie russe souligne d'abord l'importance des relations qui unissent l'Algérie et son pays et qui reposent sur «le respect tant pour ce qui est des questions bilatérales qu'internationales». Après plus de 50 ans de relations avec l'Algérie, Moscou souhaite, selon Sergueï Lavrov, renforcer sa présence sur le marché algérien. «L'Algérie est un important partenaire de la Russie dans plusieurs domaines, notamment commercial et économique avec un chiffre d'affaires en perpétuelle évolution», souligne-t-il. Le ministre russe se dit aussi «optimiste quant aux résultats de la prochaine session de la commission mixte particulièrement aux volets économique, commercial, scientifique et technique que nous avons convenu de développer». Il insiste, dans ce sens, sur «la volonté commune» des deux pays d'approfondir la coopération bilatérale dans le domaine militaire et de «promouvoir le dialogue politique et la concertation à tous les niveaux». Aller au-delà de l'armement et de l'énergie La Russie semble vouloir reprendre une place plus importante sur le marché algérien. Et cela passe d'abord par le renforcement des échanges commerciaux, dont le volume est évalué, en 2010, à près de 2 milliards de dollars. Mais c'est toujours l'armement qui occupe la première place des échanges entre les deux pays avec un montant de 1,5 milliard de dollars, toujours durant la même année. Selon le journal américain, Wolrd Tribune, la Russie est considérée comme le premier fournisseur d'armes de l'Algérie. Durant la période allant de 2008 à 2011, l'armée algérienne a dépensé 2,1 milliards de dollars pour l'acquisition des armes russes. Selon la même source, l'Algérie est le deuxième importateur mondial des armes russes. Mais la tendance peut changer à la faveur de la décision prise par l'Algérie de diversifier ses approvisionnements dans le domaine militaire en concluant des marchés avec des pays européens, tels que l'Allemagne et l'Italie. Se sentant en perte de vitesse sur le marché algérien, les Russes veulent revoir leur stratégie. Ils se montrent de plus en plus intéressé par des projets d'investissement, en particulier dans les hydrocarbures. Globalement, la coopération et les échanges commerciaux entre l'Algérie et la Russie restent en deçà des aspirations, malgré la signature, en 2001 à l'occasion de la visite du président Bouteflika à Moscou, «d'un accord de partenariat stratégique». Les textes portant sur le renforcement des relations et de la coopération entre les deux pays sont nombreux. Lors la visite de Vladimir Poutine à Alger, le 10 mars 2006, un accord «sur les relations économiques, commerciales, financières et sur le traitement de la dette» avait été également signé.