Trois affaires relatives au blanchiment d'argent ont été transmises à la justice en Algérie en 2012 par la cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) du ministère des Finances, a indiqué hier son président, Abdenour Hibouche. Ces affaires portent à sept le nombre des dossiers, supposés être en lien avec le blanchiment, transmis par la CTRF à la justice depuis 2007, et s'ajoutent évidemment aux «autres affaires de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme» traitées par la justice en application du code pénal, a souligné M. Hibouche lors d'une conférence de presse à Alger. En outre, la cellule a procédé, en 2012, au «blocage» de l'exécution de trois opérations bancaires pour une durée de 72 heures, a-t-il ajouté. Le premier responsable du renseignement financier au ministère des Finances a cependant préféré ne pas divulguer plus d'informations sur la nature de ces affaires ou sur les personnes physiques ou morales qu'elles concernent. Mais, parallèlement à la quantité très modeste des affaires transmises à la justice depuis cinq ans (2007-2012), le nombre de déclarations de soupçon a été très important : 3188 déclarations ont été envoyées à la cellule par les banques activant en Algérie entre 2007 et fin 2011, selon M. Hibouche qui a avancé que les déclarations reçues en 2012 s'affichent tout de même en baisse par rapport à 2011. Invité à expliquer cet écart remarquable entre le nombre des déclarations de soupçon qui atterrissent chez la CTRF et celui des déclarations transmises à la justice après confirmation du blanchiment, il a expliqué que «les banques déclarent tous les dépôts ou les transactions qu'elles jugent douteuses, alors que la CTRF se prononce uniquement sur les affaires de blanchiment». Par exemple, les montants déposés interpellent souvent les banques qui envoient systématiquement des déclarations de soupçon dès que la transaction dépasse un certain seuil, alors que la CTRF va plus loin pour s'assurer qu'il s'agit bien d'une affaire de blanchiment, a-t-il soutenu. En cas de non-confirmation du soupçon, le dossier ne sera donc pas soumis à la justice mais restera quand même en instance de traitement, a encore expliqué M. Hibouche.