Les mesures annoncées par le ministre connaîtraient le même sort que celles de son prédécesseur, M. Zerhouni, qui a essayé maladroitement de réglementer l'activité en émettant une circulaire en juin 2006. Le ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Dahou Ould Kablia, a annoncé la réglementation et la surveillance des parkings qui seront placés «sous l'autorité de la police». «Il n'est plus possible de continuer à s'accommoder du comportement de jeunes gens qui s'autoproclament gardiens de parkings et qui constituent parfois un danger pour les automobilistes», a-t-il affirmé en octobre 2012 à Constantine. Quelques jours plus tard, Ould Kablia s'est voulu, lors d'une autre intervention à la Radio nationale Chaîne I, plus explicite en annonçant la mise en place d'un cahier des charges «définissant les prix, les horaires et la responsabilité de ces personnes quant au vol et à la détérioration des véhicules». Plus de deux mois après cette sortie, point d'actions des policiers sur le terrain. Les mesures annoncées par le ministre connaîtraient le même sort que celles de son prédécesseur, M. Zerhouni, qui a essayé de réglementer l'activité en émettant une circulaire en juin 2006. L'ex-premier flic du pays n'a pas pu, comme il le souhaitait, faire appliquer les «mesures d'encadrement des activités de surveillance des parkings de voitures». Les coopératives annoncées n'ont pas fait long feu. Les «parkingeurs», dont le nombre a augmenté entre-temps, activent sans être gênés outre mesure. «Les jeunes se trouvent, gourdin à la main, à chaque coin de rue. On en trouve partout, même dans les coins les plus insoupçonnés. Souvent, ce sont des jeunes des cités limitrophes qui se font de l'argent pour s'acheter un joint le soir. Le prix du stationnement est encore plus cher. Les jeunes savent que les fonctionnaires ont été augmentés. Ils exigent maintenant plus de 50 DA pour la place. Et si d'aventure la personne rouspète, elle est malmenée ou même agressée», raconte un automobiliste qui a assisté à des scènes d'agressions à main armé à la place du 1er Mai, où une faune de gardiens improvisés ont pignon sur rue. Parkingeurs intouchables ! Des parkings sont «gérés» sans que la police intervienne en dépit des tracasseries créées. «A la rue Hassiba Ben Bouali, un espace complètement abandonné et plein d'ordures est géré par des jeunes à quelques pas du commissariat. Les policiers en faction ne s'y intéressent même pas alors qu'ils provoquent souvent des bouchons énormes à cet endroit», signale un riverain de cette rue marchande. Des expériences de coopératives ont été lancées à Alger, mais n'ont pas eu l'adhésion des communes, sauf celle d'Alger-Centre et pour un temps seulement. «Les trottoirs des cités de notre commune sont devenus des aires de stationnement gérées par des jeunes qui ne rendent compte à personne. Nous souhaitons l'installation de coopératives qui créeront de l'emploi», réclame Abderezak Zemmouri, élu FFS de l'APC de Bir Mourad Raïs, qui assure qu'un parking du tribunal de Saïd Hamdine a été cédé aux enfants de certaines personnes bien placées. Des infrastructures sont annoncées par la wilaya pour «réduire la saturation du réseau routier après l'évolution phénoménale du parc automobile, qui est passé de 600 000 véhicules en 2000 à plus de 1,7 million de véhicules en 2012». Les travaux de réalisation de cinq parkings à étages sont en cours à El Biar, Hydra, El Madania, Sidi M'hamed et Kouba. Les appels d'offres de trois autres parkings à Sidi Yahia, Boumati et Chéraga sont en phase de lancement, a signalé, lors de la présentation du «plan Mobilité», le directeur des Transports, Rachid Ouezzane. La capacité de ces parkings est de 6886 places. M. Ouezzane a annoncé le lancement des études de réalisation de trois autres parkings-relais à Aïn Allah, Chéraga et Staouéli, avec une capacité globale de 1500 places. Aucun des parkings annoncés n'a encore été réalisé. Ceux gérés par Etablissement de gestion de la circulation et du transport urbain (EGCTU) n'arrivent plus à contenir le nombre sans cesse croissant des véhicules mis en circulation.